« Sur le seuil du temps » pour tenter de comprendre les problématiques du monde actuel avec l’émancipation comme horizon. Les articles du blog se situent au croisement de l'histoire, des sciences sociales1…
et du marxisme.
La fin d'une époque, d'un cycle: 1989 qui met fin au «court vingtième siècle» commencé par la Première Guerre mondiale et la révolution russe. Une fin de l'histoire qui aurait effacé de la conscience contemporaine ce siècle «de guerres et de révolutions». Et pourtant, les mémoires subalternes ont probablement subi moins d'altérations que le regard académique/scolastique ne le voudrait.
Ce qui est en bas par opposition à ce qui est en haut: cette opposition structurante des cultures politiques et des représentations sociales ne suffit pas à faire du "bas" une ressource critique à la disposition des mouvements d'émancipation. "En bas" c'est non seulement un parti pris politique/stratégique mais aussi un ancrage épistémologique et un point de vue sur le monde.
Depuis la restauration conservatrice des années 1980, la révolution n'a rien d'enviable dans l'imaginaire libéral contemporain. Comment alors comprendre ce qui prend fin en 1917 avec la révolution russe? Une première approche pourrait être visuelle: la statue équestre d'Alexandre III réalisée par le prince Troubetskoï et inaugurée en 1909 à Saint-Pétersbourg, place Znamenskaïa.
Comment transformer l'enseignement scolaire à l'heure de la crise de l'éducation et, plus largement, du monde? Edgar Morin propose des pistes en puisant dans sa "pensée complexe" tout en évitant les impasses des oppositions binaires véhiculées par le discours réactionnaire et conservateur sur l'école. Compte rendu critique de l'essai "Enseigner à vivre" (Actes Sud/Play Bac, 2014).
Le "ni-ni" abstentionniste et le slogan gauchiste "ni patrie, ni patron" étaient en partie ceux des socialistes qui ne pouvaient pas accepter de soutenir un gouvernement "bourgeois" en 1899, contre la réaction nationaliste soulevée par l'Affaire Dreyfus. Jaurès parle ici de la lutte contre le danger mortel du nationalisme tout en gardant le cap de l'émancipation du prolétariat. Document.
Derrière l'apparence d'un discours critique et révolutionnaire, Badiou développe une perspective politique quiétiste qui renonce à penser une politique de l'émancipation ici et maintenant. Notes critiques.
Condamnés à sonder notre monde avec ces "mots malades" (D. Bensaïd) que nous avons hérités du XXe siècle, la guerre en Syrie apparaît aujourd'hui comme un conflit qui défie ces catégories de pensée et ces concepts qui, en principe, doivent nous aider à y voir plus clair. Notes éparses sur les apports de quelques ouvrages en sciences sociales sur la compréhension de la guerre en cours.
Faire basculer à gauche la laïcité, lui redonner un contenu émancipateur, lui faire retrouver un souffle critique face à l'ordre déraisonnable du monde et donc actualiser un programme d'action qui a été depuis la fin du XVIIIe siècle un synonyme de liberté, de démocratie et d'égalité. Pistes critiques.
Alors que les images sont devenues omniprésentes dans l'espace public, voici un livre qui donne des ressources pour penser l'image, l'art et la politique: "Les artistes et l'affaire Dreyfus 1898-1908" (Seyssel, Champ Vallon, 2010) de Bertrand Tillier.