« I owe you » (je vous dois) la liberté que je prends: ainsi s’adressent les Samothraces, les migrantes de Nicole Caligaris, aux êtres dont elles vont être séparées, afin que s’ouvrent les portes du futur au-devant de leur fuite éperdue. Réédition de cet ouvrage majeur aux éditions Le Nouvel Attila.
La 16e édition du festival MidiMinuit organisé par la Maison de la poésie de Nantes du 7 au 11 décembre était une invitation à passer outre ce monde occupé à réciter ses leçons d’arrogance médiatisées. Deux auteurs en particulier ont retracé ces liens invisibles, et premiers pourtant, qui doivent remettre sur la voie de brassages humains féconds: Amandine André et Frank Smith.
Voilà deux décennies maintenant qu’Ariane Dreyfus fait vibrer de vocables qui ne sont qu’à elle ses poèmes, faisant chorus aux êtres («petits» et «grands») qui l’entourent, puisant à même la vie ordinaire, dont s’emplit sa voix singulière. Comme dans son tout récent recueil, «Le Dernier Livre des enfants».
Par Patrice Beray
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Peu de poètes contemporains communiquent comme Stéphane Bouquet et le besoin et la sensation de toucher au vif de l’existence. C’est que le geste, car c’en est un, de l’auteur d’« Un peuple » (2007) est de « rendre » par le poème « la vie vivante » jusque dans ses moindres formes. En voici une nouvelle monstration avec « Vie commune ».
Par Patrice Beray
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L’Institut culturel roumain de Paris célébrait ce samedi 22 octobre le 11e lauréat du prix Benjamin Fondane en la personne de Gabriel Okoundji. Sur fond de colloque tenu pour l’occasion sur Fondane, Gabriel Okoundji a fait part de son regard sur l’œuvre de cet « homme parmi les hommes » qui, selon ses propres mots, pose la question de la « confiance » en « la fragilité inhérente à l’existence ».
Par Patrice Beray
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L’écrivain néerlandais Cees Nooteboom, surtout connu en France comme prosateur, passe pour un grand voyageur (ce qu’il est). Une anthologie de ses poèmes intitulée Le Visage de l’œil (1956-2012) vient de paraître aux éditions Actes Sud. Récit de cette découverte à contretemps, comme il advient le plus souvent avec la poésie.
Il faut de toute urgence redécouvrir la poésie catalane dont Pier Paolo Pasolini avait en son temps salué la renaissance en tant que langue d’écriture dans l’œuvre de Jacint Verdaguer. Voici une de ses principales figures contemporaines: Joan Margarit.
À partir d’une peinture représentant un chien à la croisée des routes, de ses parts d’ombre surtout, on s’oriente sur la piste de nos contemporains en poésie, ici Véronique Gentil (peintre et poète donc) et Rodrigue Marques de Souza (également peintre par ailleurs), pour leurs recueils respectifs publiés par deux jeunes maisons d’édition, Faï fioc et Fissile.
Par Patrice Beray
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Si son nom reste attaché à l’histoire du Nouveau Roman, Michel Butor, décédé mercredi 24 août à l’âge de 89 ans, s’est toujours tenu dans les marges de l’histoire littéraire. Énigmatique à force d’être omniprésent – en témoigne une bibliographie d’auteur de plus de 2 000 ouvrages –, le poète a su extirper de sa pratique de la fiction un sens éprouvé du récit en vers.
À ceux pour qui l’été commence à peine, voire ne serait pas sorti des sables en ces temps si peu propices à la générosité aventureuse, à la générosité tout court, conseiller le poème aux Lectures sous l'arbre organisées par Cheyne éditeur du 14 au 21 août.