« Nous voulons des livres, des films qui agissent sur nous comme des corps, mille fois mieux que des corps, comme des corps vivants. » (Alban Lefranc)
« Plus on s'affronte à une construction1
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littéraire, plus on peut déplacer les perceptions courantes, les manières de voir, et plus les conséquences sont politiques. » (Édouard Louis, à propos d'En finir avec Eddy Bellegueule)
« Je ne sais pas ce que c'est un livre. Personne ne le sait. Mais on sait quand il y en a un. » (Marguerite Duras)
Et si les Anglais devaient leur génie de la narration romanesque a leur longue, fort longue habitude de la fréquentation des clubs ? Qu’a d’autre à faire, en effet, le clubman lorsqu’il est dans son cercle et sirote whisky ou porto, si ce n’est de trousser l’anecdote, de narrer ses chasses au tigre s’il est ex-colonel de l’armée des Indes, de se répandre en récits plus ou moins enlevés ?
« Il est de mon devoir de vous prémunir contre les dangers que notre société et le monde qui nous entoure font peser sur vous. Je le sais, c’est du lourd, mais c’est en tongs et d’un pas léger quoique ferme, et avec la conviction qu’ensemble nous réussirons que, les yeux dans les yeux, la main dans la main, j’affronte ce chemin bordé de nouilles mais aussi, ne le nions pas, d’épines ».
Lorsque je l’ai rencontré il y a bientôt près de quinze ans, Michel Butor évoquait, mi ironique mi provocateur, une éventuelle publication de ses œuvres complètes. Entreprise démesurée, complexe, quasi impossible, demandant la rencontre d’un éditeur et d’un univers.
Après la quasi-unanimité des critiques pour accueillir avec bienveillance Casino Royale comme un retour aux fondamentaux (réalisme de la violence, moins d'effets spéciaux, de gadgets qui avaient abouti en 2002 à l'impossible Aston Martin invisible de Meurs un autre jour), les critiques se sont divisés sur Quantum of Solace, le dernier James Bond.
Nous sommes à l’automne 1955. Jeune philosophe brillant qui a commencé une thèse, Pierre Bourdieu est, comme beaucoup d’autres de sa génération, envoyé en Algérie où il fera son service militaire avec la troupe dans un pays qui vient de basculer dans la guerre.
Dans Le Métro revisité, récemment paru, Marc Augé renoue avec un ouvrage remarqué qu’il publia chez Hachette en 1986 et qui s’intitulait Un ethnologue dans le métro. Aujourd’hui comme hier, c’est en Parisien plus qu’en ethnologue qu’il se livre à une petite enquête sur ce réseau séculaire qu’est le métro et sur la façon dont les gens y vivent et s’y comportent.
Ecrire comme on balance un uppercut, ou comme d’autres, avant lui (V. Hugo), ont lâché les chiens noirs de la prose ; sans fioritures, sans recul, de manière brutale ; Jean-Pierre Martinet porte bien son nom. Comme Marie Beretta, personnage si présent à force d’être absent de ce court roman, explosif : un « beau nom de femme. Un beau nom de flingue aussi ».