Un pêle-mêle de souvenirs à plusieurs voix. Non pas des tartines de nostalgie à s'en coller les doigts (d'ailleurs ce n'était pas forcément "mieux avant"), mais des clins d'œil, des pensées, l'écho1
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de moments passés, des bouquins lus, des musiques écoutées, des hommages à rendre, des films presque oubliés, des souvenirs de lieux disparus ou des images à partager juste pour ne pas laisser la poussière s'accumuler. Et si possible en polyphonie parce que la plus sûre façon de partager, c'est de jouer la diversité. Si cela ne s'était pas appelé "Je me Souviens", ça aurait aussi pu s'intituler "Grenier commun". Et bien sûr, toutes les générations sont bienvenues, c'est même le but du jeu... On dit souvent que regarder parfois dans le rétro permet d'aller bien plus sûrement de l'avant !
Je me souviens d'un petit bal...C'est un petit bal lointain, un peu flou dans ses flons flons, un petit bal de campagne...Dans le village, des affiches annonçaient la fête populaire. Sur les vitrines des coiffeuses, contre les troncs des platanes, des rectangles de papier colorés imprimés, à moins que ce ne soit simplement une grande pancarte de bois peint à l'entrée du village... avec la date et le lieu,
Mon père était berger transhumant. Chaque année, de mi juin à mi octobre, nous quittions la plaine de la Crau (près d'Arles) pour nous rendre sur un col à deux mille mètres d'altitude, près de la frontière italienne... Ce n'était pas une mince affaire: toute la famille se déplaçait: mes parents, les quatre enfants, deux bergers, le chien, le chat et un millier de moutons...
Je me souviens du bac ; vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il reliait les deux rives du golfe ; la nuit d’été était de celles qui invitent à la splendeur, à la sensualité, à l’alcool, douce, magnifiée par la lune. Nous venions d’assister à un concert dans la pinède qui occupe les ruines du château de Nafpaktos, à une dizaine de kilomètres d’Antirio;
Je me souviens de Rimbaud. Arthur ? non, je ne suis quand même pas si vieux. Mais de ces adolescents solaires, dont je garde encore le nom dans ma mémoire, qui m'apportaient, avec timidité, leurs poèmes, calligraphiés sur un papier au grain de parchemin, reliés dans un carton un peu fort qui ne tenait que par un fil ou sur des feuilles volantes glissées dans une chemise bleu.
Chaque semaine elle devait aller d’école en école primaire pour dispenser aux élèves des rudiments de solfège et de chants. Elle n’avait aucun équipement en dehors de quelques partitions et d’un diapason...
Par Grain de Sel
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Il y régnait une légère odeur de térébenthine, relevée d’une touche de citronnelle, le tout sur un fond de cire d’abeille. L’air y était immobile, et pour cause, il n’y avait aucune fenêtre et la porte en était rarement ouverte. Pourtant, phénomène physique inexplicable, la poussière y tombait : légère, impalpable, une sorte de poudre de riz que le temps aurait laissé tomber comme par inadvertance en se maquillant d’impatience. Tous les bruits y parvenaient feutrés, comme étouffés.