Un pêle-mêle de souvenirs à plusieurs voix. Non pas des tartines de nostalgie à s'en coller les doigts (d'ailleurs ce n'était pas forcément "mieux avant"), mais des clins d'œil, des pensées, l'écho1
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de moments passés, des bouquins lus, des musiques écoutées, des hommages à rendre, des films presque oubliés, des souvenirs de lieux disparus ou des images à partager juste pour ne pas laisser la poussière s'accumuler. Et si possible en polyphonie parce que la plus sûre façon de partager, c'est de jouer la diversité. Si cela ne s'était pas appelé "Je me Souviens", ça aurait aussi pu s'intituler "Grenier commun". Et bien sûr, toutes les générations sont bienvenues, c'est même le but du jeu... On dit souvent que regarder parfois dans le rétro permet d'aller bien plus sûrement de l'avant !
… de ma tendre enfance, c'est si loin déjà, et puis avec des parents d'humeur nomade, elle fut suivie de moult pérégrinations qui ont supplanté dans ma mémoire les événements de ma prime jeunesse dont ne subsistent guère que les bêtises expérimentales commises et souvent réussies avec l'étroite complicité de mon frère jumeau.
Qui l’a ouverte cette porte pour la dernière fois ? Marie-Laure ou moi ? Les deux petites dernières à avoir les clefs de la maison. Qui a laissé les clefs sur le buffet pour la dernière fois? Toutes les quatre — très certainement — avons dû nous diriger vers la salle à manger puis revenir à la cuisine. Il n’y avait personne. Forcément. Très certainement, nous avons dû poser notre sac sur la table.
Octobre 1939, j’ai sept ans, ça y est je suis devenu raisonnable, La « drôle de guerre » est commencée. Avec mon cousin Marcel, nous entonnons à pleins poumons : « Nous f'’rons sécher not' linge sur la ligne Siegfried !... ». Toutefois, à la Gastine, la maison de mon arrière grand-mère Catherine en Haute Corrèze, entre bruyères, épicéas et rus qui babillent, les veillées sont moins joyeuses .
Un dimanche d'hiver entre inhalations et sirop contre la toux. Pour changer de la couette, tu t'approches du clavier. Et bing, tu tombes là-dessus... Mot pour mot tu te reconnais. Mais en même temps, tu as a aussi envie de dire aux grandes personnes que tu connais: "N'oubliez jamais l'enfant que vous avez été. C'est lui que j'aime en vous. Et avec lui que j'ai envie de jouer. " Paradoxal ?
Elle n’était pas belle, et pourtant elle était relativement simple, une partie centrale où deux étagères surmontaient trois tiroirs, et de part et d’autre, la partie « bibliothèque » fermée par deux portes pleines, légèrement bombées.