Un pêle-mêle de souvenirs à plusieurs voix. Non pas des tartines de nostalgie à s'en coller les doigts (d'ailleurs ce n'était pas forcément "mieux avant"), mais des clins d'œil, des pensées, l'écho1
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de moments passés, des bouquins lus, des musiques écoutées, des hommages à rendre, des films presque oubliés, des souvenirs de lieux disparus ou des images à partager juste pour ne pas laisser la poussière s'accumuler. Et si possible en polyphonie parce que la plus sûre façon de partager, c'est de jouer la diversité. Si cela ne s'était pas appelé "Je me Souviens", ça aurait aussi pu s'intituler "Grenier commun". Et bien sûr, toutes les générations sont bienvenues, c'est même le but du jeu... On dit souvent que regarder parfois dans le rétro permet d'aller bien plus sûrement de l'avant !
On peut se passer de la lecture de ma petite leçon d'histoire. La recette de cette merveille du Nord est en deuxième page.
Le titre est explicite. Il existe des tas de recettes de Potje Vleesch. Quand j'étais gamin, je détestais le Potje vleesch. Avec le temps, j'en suis devenu amateur. J'espère que cette évocation qui parle à ma mémoire saura séduire vos estomacs...
La nappe de toile cirée bleue. Quelque chose de totalement tangible et fonctionnel. Banal. Utilitaire. Quotidien. Vraisemblable à l’excès. J’essaie d’écrire sur ce qui est vraisemblable. Une nappe est vraisemblable. Une soupière, un beurrier, un crayon, un compas et même une gomme sont vraisemblables. Ce qui est invraisemblable, c’est autre chose.
Comment ne pas s'en souvenir ? Sa grande et lourde main, que par respect je n'ose nommer paluche, effleura furtivement la mimine d'un petit garçon de treize ans planté là non par hasard, mais par un enchaînement de minuscules événements sans grand intérêt qui vont garnir malgré tout l'essentiel de ce billet.
La lecture des deux premiers volets que Nicolas Chevassus-Au-Louis consacre à l'Algérie, au-delà de leur intérêt certain, m'a replongée dans les eaux troubles de l' enfance et de souvenirs intimes autant que fugitifs. Une expérience que ne renieraient pas les tenants de "La Nuit du chasseur"...
Le souvenir est un produit du corps, quelque chose de sensuel, une odeur, une lumière, un son suffit à le ramener dans les filets de la mémoire, cette nacelle où l’on engrange ce qui nous est utile comme ce qui ne nous l’est pas, mais qui n’est pas non plus ce que l’on est.
C'était, ce devait être, en 1967. A l'Ecole normale supérieure, Louis Althusser animait un séminaire sur Hegel, qui était, cette année-là, au programme de l'agrégation. Il y avait convié quelques intervenants qui n'étaient habitués à venir enseigner en ces lieux, mais qui étaient censés être des spécialistes de Hegel.