Un pêle-mêle de souvenirs à plusieurs voix. Non pas des tartines de nostalgie à s'en coller les doigts (d'ailleurs ce n'était pas forcément "mieux avant"), mais des clins d'œil, des pensées, l'écho1
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de moments passés, des bouquins lus, des musiques écoutées, des hommages à rendre, des films presque oubliés, des souvenirs de lieux disparus ou des images à partager juste pour ne pas laisser la poussière s'accumuler. Et si possible en polyphonie parce que la plus sûre façon de partager, c'est de jouer la diversité. Si cela ne s'était pas appelé "Je me Souviens", ça aurait aussi pu s'intituler "Grenier commun". Et bien sûr, toutes les générations sont bienvenues, c'est même le but du jeu... On dit souvent que regarder parfois dans le rétro permet d'aller bien plus sûrement de l'avant !
Par Grain de Sel
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Cela devait être l’automne, quelque chose comme ça. En tout cas, la forêt était belle, incendiant le dôme au-dessus de leur tête de toutes les rousseurs ambrées que la nature savait inventer. Ils avaient marché longtemps, à pas réguliers, ni rapides ni lents, comme pour mieux profiter du spectacle, pour mieux humer l’air et les parfums d’humus, entendre les piaillements des oiseaux et le crissement sous leurs pas.
20 Mai 1961. Demain c'est Pentecôte. J'ai passé mon samedi à regarder le grillage qui divise la cour en morceaux de puzzle, les sinistres fenêtres ouvertes ne laissent entrer que la chaleur sèche et poudreuse de l'été qui chez nous commence "tape -dur" au Printemps en finissant "tape-mou" en Novembre.
Dans mon cher Robert, le mot figure entre « paupérisme » et « paupiette ». Rien à voir avec ces membranes censées protéger l’œil, que l’on cligne un nombre incalculable de fois par jour, volontairement ou non, et qui ont tendance à s’abaisser d’elles-mêmes dès que le sommeil gagne. Le marchand de sable ne va plus tarder….
Nous étions les «pitchouns», et nous attendions ce jour là avec impatience, c'était pour nous jour de fête, même si ça n'était pas vraiment un jour de fête. C'était un jour qui faisait partie du cycle annuel des activités de la campagne, au même titre que les labours, les moissons, les foins ou les vendanges.
Le boucher chez qui mon grand-père avait l'habitude de faire ses courses, chaque semaine, rue François Miron était un homme travailleur et discret. La gentillesse qu'il me témoignait chaque fois, en m'offrant de larges tranches de saucisson, n'empêchait pas la peur que produisait sur moi la vue d'une blouse de travail, maculée de sang qu'il avait la mauvaise habitude de pendre à ses crochets «de boucher», juste à côté de pans entiers de carcasses de viande à vif.