Un pêle-mêle de souvenirs à plusieurs voix. Non pas des tartines de nostalgie à s'en coller les doigts (d'ailleurs ce n'était pas forcément "mieux avant"), mais des clins d'œil, des pensées, l'écho1
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de moments passés, des bouquins lus, des musiques écoutées, des hommages à rendre, des films presque oubliés, des souvenirs de lieux disparus ou des images à partager juste pour ne pas laisser la poussière s'accumuler. Et si possible en polyphonie parce que la plus sûre façon de partager, c'est de jouer la diversité. Si cela ne s'était pas appelé "Je me Souviens", ça aurait aussi pu s'intituler "Grenier commun". Et bien sûr, toutes les générations sont bienvenues, c'est même le but du jeu... On dit souvent que regarder parfois dans le rétro permet d'aller bien plus sûrement de l'avant !
J'avais 6 ans, j'errais souvent par ci, par là. Ce qui m'amenait régulièrement sous les quais de la gare, sis sur la ligne de sceau à la croix de Berny. L'œil et l'âme attirés par ces grands trains vus d'en bas. Ces grandes roues surmontées de wagons m'impressionnaient, arrivant par ces perspectives fascinantes que sont les rails. Sous le quai, j'y tenais presque debout. J'y entraînais mon meilleur ami.Je crois que mes parents ne l'ont jamais su.
Par Grain de Sel
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Tonymaj, dont le nom figure depuis un moment en gris au fronton de l'édition, nous a adressé un petit cadeau: ce "Je me souviens" tout à fait d'actualité... et ciselé comme lui seul sait les concocter. Un grand merci à lui ! En espérant que de passager clandestin du navire, il ait bientôt envie de nous revenir en personne pour écrire ici même et de sa propre main !
C'était sur la Seine, vers le pont de Suresnes ou la passerelle de l'Avre. Je m'étais un peu perdue, impossible de trouver la péniche où m'attendait un charmant garçon.
La volée de marches qu’on dévale, la porte battante qu'on tire quand il y a écrit «poussez» ou qu’on pousse lorsqu’il y a écrit «tirez». Le métro est un des seuls lieux où l’on a coutume de « s’engouffrer » — à croire que ce mot aurait été inventé exprès pour la RATP. Et l’entrée de quel autre édifice a-t-elle la particularité de s’appeler une «bouche»?
1985. Bruce Springsteen chante Born in the USA dans mon balladeur à cassettes. Casque autour du cou, je voudrais passer pour un vieil habitué des voyages intercontinentaux. Ma timidité d’adolescent et ma candeur me poussent à en faire trop. Je n’arrête pas de répéter à mes compagnons de voyage « je vous l’avais dit : c’est le plus beau pays du monde ». Comme si, du haut de mon adolescence, je les connaissais tous. Je monte dans l’avion, je rentre en France. Je me souviens d’Haïti.
Voilà. Des anniversaires, il y en a tous les ans. Cela a fait 43 ans la semaine passée. Il y a 43 ans, maintenant que tu t'en es allé, un 22 décembre. Il faisait plutôt doux pour un hiver. Barbara chantait. Ou Brel. Ou Ferré. Les vacances de Noël avaient commencé.