La thématique du jour
Les mots de Gaza : qualifier l'inqualifiable
Néologismes, débats autour de la qualification de « génocide », « effacement » ou « tragédie » : contributeurs et contributrices interrogent les dénis, les frilosités et l'euphémisation qui gomme les responsabilités d’Israël derrière des prudences sémantiques. Et racontent aussi la difficulté à dire l’indicible.
Alors qu’Israël a repris son offensive à Gaza, nous avons interrogé Stéphanie Latte Abdallah sur la notion de futuricide, qui tente de saisir les conséquences de cette guerre sur la relation de la population gazaouie à son territoire. Par Renaud Duterme et Manouk Borzakian.
Les bons mots, sont bien peignés. Pour que ça passe. Pour que ça saigne propre. Pour qu’on regarde sans voir. Pendant qu’on crame des gosses. Pendant qu’on filme. Pendant qu’on vend. Y’a pas de fatalité. Y’a des bombes. Y’a des bourreaux. Et y’a nous, là, à planquer nos flingues derrière les adjectifs.
L'accusation de génocide est sans doute la plus infamante. Elle postule des bourreaux et des victimes. Ici, le présumé coupable est issu du peuple pour lequel on a créé le mot tant la violence qu'il avait subi nécessitait une nouvelle qualification. Pas étonnant dès lors que le terme déclenche les passions. Cependant, il renvoie à des critères juridiques bien précis. État des lieux.
Aucun attentat, fût-il celui du 11 septembre, ne peut justifier ce qui se déroule aujourd’hui dans la bande de Gaza. La disproportion de la réponse militaire israélienne, sa durée, sa violence systémique, placent cette opération dans une autre catégorie : celle des grandes hontes morales de notre temps. Pourquoi ce silence en France ? Pourquoi cette frilosité à nommer les choses ?
Ce texte interroge le silence occidental face à la destruction de Gaza, et plus particulièrement celui de la France, qui ne saurait éternellement conjuguer les droits de l’Homme au passé. Il salue la lucidité de quelques nations qui, sans éclat ni posture, ont su incarner la parole juste.
Alors que François Bayrou doit annoncer ce 25 avril plusieurs mesures pour lutter contre les déserts médicaux, un ensemble d'élu·es et de professionnel·les du secteur médical appelle à soutenir les centres de santé en consolidant leur modèle médico-économique. « Les centres de santé sont à la croisée des chemins. Les pouvoirs publics aussi. »
« Deux siècles après l’imposition d’une dette coloniale injustifiable à Haïti, la France continue de fuir ses responsabilités. » Après la déclaration du président Emmanuel Macron, un ensemble de collectifs, membres de la société civile et militant·es, exprime son indignation. Le président « refuse toujours de reconnaître pleinement la nature odieuse de cette dette et d’engager le processus de réparation ».
Depuis plusieurs semaines, les réseaux sociaux des étudiant·es en médecine sont envahis de messages appelant à se mobiliser contre la loi Garot, présentée comme la mise en place d’une coercition contraire à la liberté fondamentale des médecins. Nous, étudiantes et étudiants en médecine, appelons à examiner sérieusement cette proposition de loi et la situation qui y a mené.
Mediapart Festival fait peau neuve et s’installe dans un nouveau lieu : le Point Fort d’Aubervilliers. Rendez-vous le samedi 7 juin 2025 pour une journée festive et populaire. Au programme, tables rondes, débats, tournage d'émissions en public, concerts, et bien plus encore !
Les luttes sociales ne s’épuisent pas, elles se transforment, se réinventent et nous poussent à continuer… encore. Les États Généraux du Boulot reviennent à Calais pour un nouveau chapitre où l’endurance des combats ouvriers et des résistances sociales sera à l’honneur.
Le collectif d’éducation populaire féministe Les Femmes Ont de la Voix ! (FOV) crée des espaces de prise de parole par les femmes pour questionner collectivement leur place dans la société, dans un objectif d’émancipation.
Cette année, la thématique sera "Réveil Politique" et elle invite à rejoindre la lutte collective face à l’urgence des enjeux actuels et notamment la montée du fascisme.
Webinaire organisé par le CETRI avec Sarra Grira, Garba Abdoul Azizou et Frédéric Thomas, autour de la sortie de "Monde en guerre - Militarisation, brutalisation et résistances" (collection Alternatives Sud, Syllepse 2024).