La thématique du jour
Kanaky/Palestine : présence du colonial
« La Kanaky offre à la vieille République française une occasion de se moderniser. Sa juste revendication exige une autre vision du monde », écrit Patrick Chamoiseau. Dans les colonnes du Club, sous les plumes d'écrivains, d'historiens, de témoins kanaks, alors qu'en Palestine se joue l'enfer génocidaire qu'un Etat colonial inflige à un peuple, la Kanaky apparaît aussi en révélateur des siècles d'oppression française passée, mais aussi, en des temps de répression aveugle et de déshumanisation, d'un présent colonial brut.
L’actualité de la Nouvelle-Calédonie apparaît hantée par une inquiétante étrangeté. La grande erreur de Macron et de ses équipes est d’avoir pensé qu’il était possible de manipuler l’histoire et la réalité. Prétendre que la Nouvelle-Calédonie est « un bout de France dans le Pacifique », c’est s’aveugler sur le fait colonial. Par Isabelle Merle et Francis Sitel
Dès le début de la révolte en Kanaky se sont constituées des milices armées opposées aux indépendantistes agissant au nom d'un droit à « l’auto-défense » avec la bienveillance des autorités. L’historien Alain Ruscio rappelle, à propos de l’Algérie, que la formation de milices armées meurtrières fut récurrente dans les colonies de peuplement en proie à la hantise de l'émeute des colonisés.
L'actuelle révolte kanake peint le tableau d'un combat pour la justice. Les médias, eux, insistent sur le narratif d'une sauvagerie généralisée. Pour délégitimer un récit insulaire qui rend compte de discriminations assassines, on somme les océaniens à condamner les violences. Or la violence est le seul langage que la force coloniale nous a réellement enseigné. De Gaza à Nouméa, le combat pour la dignité résonne. Il résonne en une humanité qu'on criminalise pour donner de la voix contre l'injustice.
« Il n’y a pas d’ultramarins, il n’y a que des peuples-nations encore sans État », écrit l’écrivain martiniquais et caribéen Patrick Chamoiseau qui appelle, au nom de la politique de la Relation promue par Édouard Glissant, à une « éthique d’un nouveau vivre-ensemble ».
La question calédonienne est une question coloniale, et le colonialisme est une violence : né dans la violence, prolongé par la violence, enfantant la violence. Rappel, professionnellement vécu, par un retour aux sources du processus de décolonisation ouvert par Michel Rocard en 1988 et fermé par Emmanuel Macron en 2021.
Des enseignants et chercheurs, dont Etienne Balibar et Pierre Zaoui, condamnent l’intervention policière qui s’est déroulée à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm, dimanche 26 mai au soir, et appellent à la réouverture de tous les établissements d’enseignement supérieur.
« Nous avons l’obsession de défendre la Sécurité sociale et ses principes de solidarité. » Alors qu'un projet de loi pour consacrer la Sécurité sociale dans la constitution sera débattu ce jeudi 30 mai à l’Assemblée nationale, quatre représentants des principaux syndicats - Sophie Binet pour la CGT, Marylise Léon pour la CFDT, Laurent Escure pour l'UNSA et Benoit Teste pour la FSU - appellent à « saisir cette occasion pour ouvrir un grand débat sur l’avenir de la Sécurité sociale dans le pays. »
« Nous appelons les journalistes et critiques politiques qui œuvrent pour une information impartiale et véridique, à apporter une couverture médiatique plus globale et plus juste sur ce qui se passe actuellement dans l’archipel. » Une cinquantaine d'universitaires, artistes et citoyen·es de Kanaky/Nouvelle-Calédonie et de France interpellent les responsables politiques et les médias. Et alertent sur les nombreuses contrevérités en circulation dans les débats en cours.
Le lundi 17 juin, à partir de 18h au bar Les Sarrazins situé 54 rue des Sarrazins à Lille, le Comité Local des Soulèvements de Lille organise une grande soirée de lutte autour de l’eau et contre les projets écocidaires que sont le Canal Seine Nord Europe et les Mégabassines en présence de Julien Le Guet.
Les vendredi 07 juin et samedi 08 juin 2024, aura lieu la première édition du Festival d’Histoire Populaire (FHP). Entièrement gratuit et consacré aux « Paroles populaires » de l’Antiquité à nos jours, il se déploie sur quatre lieux cristoliens : le Campus éco-gestion de l’UPEC, les Cinémas du Palais, la Médiathèque Nelson Mandela et les Archives départementales (AD94).
Féru·e·s de luttes contre toutes les dominations et de culture pop, le mensuel Mouais, la Gare XP, les éditions terres de Feu. et leur auteur Mačko Dràgàn vous invitent à une journée de rencontres autour de ce que cette pop peut proposer de plus subversif – de plus « Molotov ». L’objectif : donner à voir la multiplicité des possibles désirables que ces imaginaires peuvent nous proposer.
La prochaine séance et dernière de l’année de l'université populaire Les mercredis des révolutions intitulée « Paroles en révolution » aura exceptionnellement lieu un vendredi, le 7 juin 2024 de 18h à 19h30 dans le cadre du festival d'histoire populaire de Créteil dont la Société de 1848 est partenaire.