Accueillons la perspective : face à l’inéluctabilité de la catastrophe, nous pouvons envisager un avenir qui ne serait pas uniquement dystopique, un avenir qui ne laisserait pas des milliards d’individus affamés sur le bord de la route, asphyxiés dans la fournaise ou noyés sous le niveau de la mer qui montera inexorablement, un avenir basé sur la coopération et l'entraide, sans déni de réalité.
Débat passionnant lors du festival de Mediapart « « Gilets jaunes » : le long bouillonnement de la société », et qui aurait pu durer des heures, tant sont rares les occasions de parler vraiment du mouvement des Gilets jaunes, d'en évoquer les causes dans la gestion politique de nos dirigeants, et de réfléchir à la façon dont peut évoluer ce mouvement.
On aurait préféré le silence qui a accompagné les mains arrachées et les yeux crevés. Après quatre mois de blessures et de mutilations, voici la première marque de compassion présidentielle à l’égard d’une victime des violences policières : « je lui souhaite un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse. (…) il faut avoir un comportement responsable ». Que faire sinon désobéir ?
Les violences émaillant les défilés des gilets jaunes peuvent nous faire oublier à quel point la convergence des luttes climatiques et sociales doit être le grand chantier auquel militant.e.s des deux cortèges doivent s'atteler. Des constats communs, des cibles communes, des rêves communs nous rapprochent. Il nous faut étudier nos différences et en prendre acte, pour mieux les dépasser.
Thomas Serres, qui vient de publier «L'Algérie face à la catastrophe suspendue», montre comment son livre permet de mieux comprendre les mobilisations actuelles en Algérie.