Cet appel est issu d’une rencontre récente sur la zad de Notre-Dame-des-Landes qui a réuni des personnes des quatre coins du pays : paysan.nes et paysannes, jeunes écologistes en révolte, habitant.e.s de zad et territoires en luttes, syndicalistes, chercheurs.euses engagés dans la défense du vivant. Appel à reprendre les terres, à bloquer les industries qui les dévorent, et annonce d’une première saison d’actions communes.
Les crises se succèdent de plus en plus fort et vite. Le monde d’avant nous a mis dans la mouise et place déjà des options fermes sur le monde d’après. Les résistants à la colonisation capitaliste, violente et autoritaire, n’ont alors que peu de choix d’actions pour faire pièce aux projets funestes. Et si on piquait aux capitalistes leur mantra de « destruction-créatrice » ?
L'entreprise TAIS, filiale de Veolia, a annoncé un «plan de départ volontaire» : 151 postes dans la collecte de déchets industriels doivent être sous-traités dans des entreprises où les conditions de travail sont nettement inférieures. Qualifiant ce plan de «régression sociale», les salarié.es se sont mis.es en grève et ont manifesté le jeudi 4 mars. Interviews des grévistes lors du rassemblement.
Quelque chose s’est amélioré au cours des dernières décennies. On a assisté à une floraison d’actes pratiques pour empêcher une détérioration du monde, pour petite que soit l’échelle, telles les ZAD. Si je sympathise spontanément avec ces luttes, j’ai appris avec un intérêt particulier l’existence de la ZAD de la colline du Mormont près de Lausanne: la première ZAD en Suisse. La contestation est portée au «cœur de la bête»: comme on le sait, la Suisse est le siège de nombreuses multinationales parmi les plus détestables au monde.
Au pied du Jura vaudois, une ZAD est née en octobre 2020 pour bloquer l’extension d’une carrière de calcaire. En occupant ce lieu, les zadistes rappellent combien la politique est spatiale et l’espace est politique. Et incitent à repenser notre relation au monde. (Par Manouk Borzakian)