Les urgences d’hôpitaux publics ferment dans le pays. Que ce soit pour quelques heures, des nuits, chaque jour ou pendant plusieurs semaines, ces services doivent fermer leurs portes faute de personnels soignants. Cela illustre la gestion selon le modèle de « l'hôpital entreprise » avec l'obsession de la performance et de la rentabilité en cours depuis des décennies.
C’est la seule question à vous poser, désormais : « Monsieur Macron, voulez-vous tuer l’hôpital ? » Bien sûr, vous allez vous récrier : « Comment pouvez-vous imaginer ! Quelle démagogie ! Au contraire ! Nous faisons tout pour le sauver ! » Bien sûr, car quel crime se commet dans la lumière ?
« Il y a eu des applaudissements, pendant quelques semaines, qui nous ont donné l’impression que la population et les dirigeants politiques avaient enfin compris le rôle essentiel de l’Hôpital dans notre société [...] Comme nous avons été naïfs ! » Alors que les soignants désertent, quatre praticiens hospitaliers de Seine-Saint-Denis lancent un dernier appel au Président, espérant une réforme sérieuse de notre système de soins : « vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas... »
Sciemment organisé, le dénuement de l’hôpital public revient sur le devant de la scène. Cette lettre ouverte montre la profonde interdépendance entre l'hôpital public et les soignants de premiers recours « libéraux ». Il s'agit d'un appel au décloisonnement et à la prise de conscience citoyenne, dont la première étape devrait être la sanction électorale des responsables.