S’arrimer va rester périlleux. A cause des gardiens. Des garde-côtes. Des garde-fous. À cause des mouvements de repli à l’intérieur des terres, de l’indifférence, qu’elle soit individuelle ou, plus grave, systémique : politique. Il ne peut nullement être question de « seuil de tolérance » lorsqu’il s’agit d’une femme, d’un homme, d’un enfant à sauver. La boue des camps, les vagues glacées des mers sont les linceuls des corps des migrants qui n’ont pas résisté, que les courants ont emportés.
Regarder le Paris de la Porte d'Aubervilliers est difficile. Mais vivre dans le Paris de la Porte d'Aubervilliers s'apparente à l'enfer. Alors que l'action de l'état envers les populations migrantes n'est plus que répressive, Payam Maleki Meighani nous fait rentrer dans une réalité qui semble parallèle alors qu'elle n'est que de l'autre côté du parapet.
La pluie ravage le nouveau camp dans lequel ont été « relogés » les rescapés de l’incendie de Moria. Il continue d’abriter de jeunes enfants, des personnes âgées, des malades qui se remettent d’une hospitalisation, des nouveau-nés.
Des associations et collectifs citoyens observent que la situation de sans-abrisme des personnes exilées ne cesse de se dégrader, avec des campements qui se succèdent dans des conditions sanitaires et humanitaires toujours plus inquiétantes. Ils et elles saisissent la Défenseure des Droits au sujet de la situation des personnes exilées à Paris et en Ile-de-France.