Voici une œuvre que l'histoire laissa inachevée dans sa course en avant et qui pourtant dit toute la légende fabriquée de notre cohésion républicaine idéalisée. Image qui interroge la représentation symbolique de notre démocratie tant son esprit semble etre mis à mal ces temps-ci. À nous peut-être de savoir en tirer les leçons et d'en faire le serment pour l'avenir.
En France, on ne vote jamais, on se contente d'élire, de déléguer notre pouvoir. Notre régime actuel, serait-il une réelle « démocratie » ? Entretien avec Bernard Solon dont les réponses s'attachent à démontrer l'imposture et le glissement sémantique du mot. Aujourd'hui, n'est-il pas urgent de changer d'imaginaire, de remettre les mots à l'endroit si l'on veut cesser de penser à l'envers ?
Montée de la défiance envers les institutions politiques et scientifiques, déliquescence de ces mêmes institutions, plateformes de délibération en ligne paramétrées vers la fragmentation psycho-sociale, le débat public et scientifique global a mauvaise mine. Ses conditions de possibilité doivent être refondées, s’il s’agit de donner une véritable chance à l’idéal démocratique.
Que faut-il privilégier ? L’Etat de droit ou la démocratie ? « La démocratie » souffle l’Air du Temps. « L’Etat de droit n’est qu’un tronc d’arbre qui fait barrage au torrent de la volonté populaire. A rejeter sur les rives de l’oubli », répondent en écho les perroquets pérorant sur les rézosociaux. Pourtant, sans Etat de droit la démocratie risque fort de se muer en plébiscite vers le despotisme.