En 2021, mieux vaut ne pas être lanceur d’alerte en psychiatrie. Alors que le Conseil Constitutionnel tance le gouvernement et ses inconstitutionnalité répétées, les HP et le gouvernement n’ont plus de respect pour la loi, les contre-pouvoirs et le pacte démocratique ordinaire. « La loi et les pratiques réelles on s'en tape » est la formule de cet imaginaire transgressif et destructeur.
[Archive] Le débat classique qui oppose des méthodes de soin, cache le vrai débat de la marchandisation des patients, de la destruction des services publics et de la précarisation des soignants par les réformes actuelles en psychiatrie. Cette monétarisation des soins par les plateformes offre un autre exemple de la place que les neurosciences jouent dans l’émergence de la forme actuelle du néolibéralisme.
La question de l’autonomie de vie renvoie aussi pour ceux qui sont parvenus à une forme de rétablissement et d’autonomie face au système psychiatrique, à celle des moyens matériels d’y parvenir.
Dans le passé, il a existé des tentatives de rationalisation de la création d'un bouc-émissaire par l'usage détourné de la génétique, de la physiologie ou encore de la psychiatrie. Comme il est devenu plus difficile d'user de la génétique pour justifier de l’infériorité ou de la dangerosité d’un groupe désigné, la société s’appuie aujourd’hui sur les sciences cognitives et la psychiatrie.
Depuis quelques mois, la santé mentale est devenue une préoccupation majeure des responsables politiques, enfin, pourrait-on dire. Mais seules des annonces paravent sont distillées. Dans le même temps, le contexte est utilisé pour poursuivre les impositions d’une mise au pas des professionnels du soin au nom d’une science érigée en vérité d’état. Aujourd'hui au tour des psychologues, demain... ?