L’inceste serait un « tabou », un acte interdit qui toucherait au sacré ou à l’impur et dont la transgression, rare, serait tenue secrète, au risque de polluer la société. Mais qu’est-ce qu’avoir « su » mais pas « dit » ? Qu’est-ce, en fait, qu’avoir « dit » ? Quelle parole, adressée à qui et à quel moment, est dotée du pouvoir de « dire » ce qui s’est passé ?
Bien que l’on mesure que 6% des enfants subissent des agressions sexuelles ou des viols essentiellement dans le cadre familial, chaque affaire reste traitée comme un fait divers et le silence décrit comme celui d’une famille en particulier. Pourquoi la justice reste-t-elle à ce point impassible quand elle classe 70% des plaintes de ce type?
Découvrir qu'une histoire personnelle n'est en rien particulière aussi inhumaine, douloureuse et tragique soit elle, mais au contraire systémique et protégée par une société créant des monstres, pour éviter la remise en cause de ses fondements. Déconstruire les mécanismes qui laissent émerger le pire pour que les anges de l'enfance privés de leurs ailes ne soient plus si nombreux.
[Rediffusion] Chut ! S'il est tabou d'en parler il est en revanche encouragé de le faire. L'inceste est systématiquement pratiqué au point d’être structurant des sociétés humaines fonctionnant selon le principe de domination. Il est un outil primal de formation à l'exploitation et permet particulièrement la création et la soumission de la classe des enfants par les adultes. Levons le voile.