Même si l'exemple de Trump est sans doute le pire possible quand il s'agit de s'interroger sur la toute-puissance des réseaux sociaux face à la liberté d'expression, son éviction de pratiquement toutes les plateformes nous donne l'occasion d'élargir le débat bien au delà de sa très triste personne, et j'essaie dans ce qui suit d'en profiter pour proposer quelques pistes de réflexion.
La fin de règne de Trump met décidément au jour les principales tares de la société américaine. Et donc aussi de la nôtre en Europe, tant nous sommes liés à elle, qu’on le veuille ou non. Dernier épisode : Twitter, Facebook et YouTube apparaissent en pleine lumière comme une Cour encore plus suprême que toutes les autres réunies.
Twitter a décidé de fermer temporairement le compte de Donald Trump pour incitation à la violence, après ses appels à l’émeute contre le Capitole. Et le monde politique et médiatique s’enflamme. Comment une entreprise privée ose-t-elle censurer le président des États-Unis ? Et la liberté de la presse, garantie par la Constitution ? Aujourd’hui, c’est Trump. Demain, ce sera vous et moi !
Le fait alternatif est l’enfant légitime d’une société de consommation fondée sur les mensonges du marketing et de la pub, sur le virtuel… autant de fabriques d'illusions. Complotisme, post-vérité et fake news sont du même acabit et sont devenus des arguments politiques massue pour diriger le Monde, jusqu'à laisser les Qanon prendre d’assaut le Capitole.
« Selon que vous serez puissant ou misérable »... votre capacité d’influence variera du tout au tout. Donald Trump est banni. Les institutions américaines ont définitivement changé de main et les réseaux sociaux ont, tout aussitôt, changé de pied.