À ce stade de la pré-campagne de l’élection présidentielle 2022, ma rationalité de politiste me dit qu’il n’y a aucune chance de voir un candidat de gauche (écologiste compris) gagner la présidentielle. Il ne me reste que ma fréquentation de l’histoire où, parfois, les événements déjouent les attentes les plus solidement ancrées pour me donner quelque espoir de me tromper.
À 8 mois de la présidentielle, le paysage de la gauche est celui de la désolation. La défaite annoncée ne changera rien à la multiplication des candidatures. De toute manière, la confusion politique et idéologique qui règne dans ses rangs exclut toute idée d'union crédible. Pour la gauche, 2022 sera l'année zéro. Autant s'y préparer pour la suite...
Les universités d’été organisées par les formations de gauche confirment leur commune pusillanimité sur les sujets majeurs du racisme et des discriminations. Au-delà de divergences, des orientations et des pratiques se révèlent. Plus les échéances politiques sont jugées importantes par leurs responsables, moins les racismes, les discriminations systémiques, l’islamophobie, les contrôles au faciès et les agissements de la police retiennent leur attention.
Tandis que les candidatures à l'Elysée se multiplient comme des petits pains, à gauche comme à droite, le cacique investi par les classes dominantes pour maintenir ses privilèges, s'apprête à renouveler son bail quinquennal...
Si les négociations ne font que commencer, elles laissent déjà entrevoir des incompatibilités a priori indépassables et des différences irréconciliables. Doit-on s'en inquiéter ?