Les réseaux soucieux n’en finissent plus de dégorger leur trop-plein d’amertume sur l’an achevé (HV comme Hautement Venimeux). Les gros médias, toujours suivistes, se mettent à l’unisson. Un Mur des Lamentations ! Virtuel, certes. Mais très casse-pieds. « 2020, annus horribilis » (attention, dans ce mot latin, il n’y a jamais trop de N!). « 2020, l’année terrible ». « 2020, l’année à oublier ».
Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle.
Demain, 2021, peut-être l’année où je tomberai amoureuse. Il passera sa main dans mes cheveux, je lui demanderai de me lire mes poèmes préférés de Celan, nous irons danser la salsa le dimanche soir... et puis un jour nous aurons peut-être envie de vivre ensemble, va savoir... Mais si pour toi cela sonne pour banal, il n’en sera pas de même pour moi.
Branle-bas de combat contre le temps. Remise des pendules à l’heure européenne ? Le besoin de renouveau envahit jusqu’aux calendriers et le fétichisme du chiffre 1. Comment penser le futur dans une pandémie nous interdisant de rêver aux lendemains qui chantent ?
Didier Lallement est un ancien protégé de Jean-Pierre Chevènement qui lui a offert une casquette de préfet en 2000. Il l'avait rejoint dans sa jeunesse au sein du Ceres, un ancien courant du PS. Il nous offre des vœux en citant et dénaturant un texte de Léon Trotsky.