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Santé publique : une abîme entre les annonces et le terrain
Après la pandémie, l'heure des bilans. A l'hôpital comme à la ville, les problèmes d'accès aux soins persistent et les défaillances des politiques publiques continuent à creuser les inégalités de santé. Face à l'emprise croissante du secteur privé, soignants, universitaires et usagers démontrent l'urgence du changement de paradigme.
Professeur émérite au CHU de la Pitié Salpêtrière, auteur de « L’hôpital nous a sauvé, sauvons-le ! » aux éditions Odile Jacob, André Grimaldi dresse un bilan critique de la stratégie française de lutte contre la pandémie de la Covid19.
Que ce soit Emmanuel Macron ou François Braun, tous deux se répandent en promesses d’amélioration d’accès à notre système de santé. Mais sur le terrain, la politique dictée et mise en œuvre par les agences régionales de santé détruit à petit feu nos hôpitaux et déroule un tapis rouge au secteur privé lucratif.
[REDIFFUSION] Alors que l’aide médicale d’Etat (AME) est, au même titre que la sécurité sociale, un filet de sécurité pour la santé publique en France, son accès est de plus en plus entravé. Depuis la dernière réforme du dispositif en 2019, les obstacles administratifs s’accumulent et freinent l’accès aux soins de deux personnes interrogées sur trois.
Pour faire face aux défis de santé publique de notre époque, nous devons créer un cadre juridique contraignant qui favorisera la prise en compte de la santé dans toutes nos politiques publiques. Il est temps de mettre la santé au pouvoir.
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« Mais comment ouvrir l’accès à l’alchimie d’un miracle, ou de mille petits miracles constamment renouvelés ? » interroge notre blogueuse Acanthe. Parfois, les petits miracles se dessinent par l'écriture d'un film. De l'Argentine à la Syrie, du documentaire à la fiction, une sélection d'enquêtes et de témoignages sensibles à regarder sur grand écran.
Depuis fin octobre 2021, trois grèves de travailleurs sans-papiers ont démarré successivement : DPD (filiale de La Poste) du Coudray-Montceaux, Chronopost d’Alfortville et l’agence d’Intérim RSI de Gennevilliers. Dans le contexte des appels à un durcissement de toutes les conditions d’accueil et de séjour des migrant·es par Gérald Darmanin, les travailleurs en lutte sont plus que jamais déterminé·es à obtenir la régularisation. Un large collectif d'élu·es et citoyen·nes exprime sa solidarité envers leur lutte.
[REDIFFUSION] « Le poison de la concentration des médias, la croisade culturelle de milliardaires contre les libertés collectives, continueront d’infuser lentement ici et là. Le terreau médiatique est devenu si fertile pour la pousse de l’extrême droite et de la censure. » Alors que se précise l'hypothèse de la vente d'Editis au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, dessinant un paysage éditorial constitué de deux mastodontes avec le groupe Bolloré, un ensemble d'élu·es Nupes s'inquiète de l'absence de mécanismes de protection contre les phénomènes de concentration.
Alors qu'un responsable des droits étrangers des éditions La Fabrique a été arrêté hier soir par la police britannique invoquant sa participation présumée à des manifestations en France, un collectif d'éditeurs et éditrices lui apporte son soutien. Cette arrestation « porte atteinte à la libre circulation des idées et aux droits fondamentaux des maisons d'édition et organes de presse. » Ils et elles enjoignent la justice française à « intervenir pour garantir la protection de leurs ressortissants face à de telles mesures répressives. »
Mediapart vous invite mercredi 10 mai à Paris, de 18h30 à 21h30, salle Olympe de Gouges (XIème), pour une soirée publique « Vous n’aurez pas notre peau. Face aux haines ordinaires, unissons-nous ! »
L’association Ukraine CombArt organise le mercredi 10 mai au cinéma le Lincoln (75008 Paris), à partir de 19 heures, une projection exceptionnelle d’Atlantis, du cinéaste ukrainien Valentyn Vasyanovych, suivie d’un échange en visio avec le réalisateur basé à Kyiv.
Mediapart fête ses 15 ans le samedi 6 mai de 14h à 18h au Solilab à Nantes. En présence d'Antton Rouget, Mathieu Dejean, Faïza Zerouala, Khedidja Zerouali, Mathilde Mathieu, Nejma Brahim, Valentine Oberti et d'autres invité·es. Venez échanger sur les enquêtes, la crise sociale et politique, les haines ordinaires, la vidéo et les violences policières.
L'art est-il réductible à une fonction de marqueur social?
Nicolas Roméas dans son livre « Juste un mot » nous annonce que la prochaine révolution sera la révolution du sensible. Il nous invite, le 12 mai, à penser le geste artistique comme une manifestation de notre irréductible humanité.