La thématique du jour
La « démocratie illibérale » face à l'extrême droite
C'est le débat de la semaine : démocratie « illibérale », « dictature »… à quel moment on bascule ? Après un 1er mai brutal, alors que les atteintes aux droits se normalisent subrepticement, seuil après seuil et par glissements successifs, comment apposer des mots définitifs sur le processus lent, intangible, de ce devenir répressif sous l’ère Macron ? Pourquoi l'autoritarisme favorise-t-il l'ascension de l'extrême droite dans les sphères de pouvoir et son déploiement dangereux dans l'espace public ?
L'exercice du pouvoir d'Emmanuel Macron est celui d’un enfant immature, narcissique, arrogant, sourd à autrui, plutôt incompétent, notamment sur le plan diplomatique, dont les caprices ont force de loi au mépris de la Loi ou des réalités internationales, et qu’encourage un entourage servile, soucieux de cajoler un Prince colérique pour éviter la disgrâce. Ce pourrait être drôle si précisément ce n’était pas dangereux.
C'est devenu une rengaine habituelle pour la droite, des mal nommés Les Républicains aux médiocres de la macronie, que d'accuser la gauche de faire le jeu du RN. L'argument permet de détourner l'attention et de porter atteinte à la crédibilité de son adversaire. Mais dans les faits, c'est plutôt cette droite dépourvue d'une quelconque vision de l'intérêt général qui « fait le jeu du RN ».
[REDIFFUSION] Nous assistons à un tir nourri contre la gauche, venant de « l’extrême centre droit », de la droite, de l’extrême droite et d’anciens de gauche qui dansent sur un pied, se disant « socialistes » mais prêts à basculer à droite. Et autres chroniques sur l’État néolibéral, sur la réforme des retraite, sur Sophie Binet, sur les violences policières et sur « L’Appel à la vigilance » d’Edwy Plenel.
Avant d’accéder au pouvoir, Emmanuel Macron avait annoncé son ambition de bâtir un « rempart » face à l’extrême-droite. Six ans après son élection à la Présidence de la République, on constate que son autoritarisme et son mépris pour les questions de droits humains l’en rapprochent dangereusement.
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Les prix de l’énergie montent en flèche, la hausse contamine des pans entiers de l’économie, les niveaux d’inflation sont, partout dans le monde, à un niveau inconnu depuis plus de 30 ans. Et les politiques tardent à modifier leurs politiques et leurs croyances. Selon un rapport de l'Insee publié en mars 2023, ce sont, sans surprise, les ménages les plus modestes qui sont les plus touchés. Retour en contributions du Club sur cette hausse persistante et généralisée des prix, qui oblige à réfléchir...
Depuis fin octobre 2021, trois grèves de travailleurs sans-papiers ont démarré successivement : DPD (filiale de La Poste) du Coudray-Montceaux, Chronopost d’Alfortville et l’agence d’Intérim RSI de Gennevilliers. Dans le contexte des appels à un durcissement de toutes les conditions d’accueil et de séjour des migrant·es par Gérald Darmanin, les travailleurs en lutte sont plus que jamais déterminé·es à obtenir la régularisation. Un large collectif d'élu·es et citoyen·nes exprime sa solidarité envers leur lutte.
[REDIFFUSION] « Le poison de la concentration des médias, la croisade culturelle de milliardaires contre les libertés collectives, continueront d’infuser lentement ici et là. Le terreau médiatique est devenu si fertile pour la pousse de l’extrême droite et de la censure. » Alors que se précise l'hypothèse de la vente d'Editis au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, dessinant un paysage éditorial constitué de deux mastodontes avec le groupe Bolloré, un ensemble d'élu·es Nupes s'inquiète de l'absence de mécanismes de protection contre les phénomènes de concentration.
Alors qu'un responsable des droits étrangers des éditions La Fabrique a été arrêté hier soir par la police britannique invoquant sa participation présumée à des manifestations en France, un collectif d'éditeurs et éditrices lui apporte son soutien. Cette arrestation « porte atteinte à la libre circulation des idées et aux droits fondamentaux des maisons d'édition et organes de presse. » Ils et elles enjoignent la justice française à « intervenir pour garantir la protection de leurs ressortissants face à de telles mesures répressives. »
Mediapart vous invite mercredi 10 mai à Paris, de 18h30 à 21h30, salle Olympe de Gouges (XIème), pour une soirée publique « Vous n’aurez pas notre peau. Face aux haines ordinaires, unissons-nous ! »
L’association Ukraine CombArt organise le mercredi 10 mai au cinéma le Lincoln (75008 Paris), à partir de 19 heures, une projection exceptionnelle d’Atlantis, du cinéaste ukrainien Valentyn Vasyanovych, suivie d’un échange en visio avec le réalisateur basé à Kyiv.
Mediapart fête ses 15 ans le samedi 6 mai de 14h à 18h au Solilab à Nantes. En présence d'Antton Rouget, Mathieu Dejean, Faïza Zerouala, Khedidja Zerouali, Mathilde Mathieu, Nejma Brahim, Valentine Oberti et d'autres invité·es. Venez échanger sur les enquêtes, la crise sociale et politique, les haines ordinaires, la vidéo et les violences policières.
L'art est-il réductible à une fonction de marqueur social?
Nicolas Roméas dans son livre « Juste un mot » nous annonce que la prochaine révolution sera la révolution du sensible. Il nous invite, le 12 mai, à penser le geste artistique comme une manifestation de notre irréductible humanité.