Je suis enseignant de primaire en zone périurbaine.
Comme il a été seriné à longueur de médias ces derniers jours Monsieur Blanquer et sa hiérarchie ont mis en place un « nouveau » protocole sanitaire pour cette rentrée de novembre. Ce nouveau protocole permet selon notre ministre de répondre aux contraintes de la crise sanitaire dans les écoles. Ces affirmations appellent quelques commentaires.
Annoncer officiellement que l'enseignement continuerait en cette rentrée « comme à l'habitude », c'était vouloir non le préserver, mais la coincer au pire moment dans ce que Jaurès nomme « l'ornière du métier ». L'enseignement, dit la Lettre de Jaurès lue lundi dans toutes les classes, n'a de sens qu'en sortant de cette ornière. Que cela veut-il dire aujourd'hui ?
Les décisions de nos dirigeants concernant l'école paraissent incohérentes et inadaptées. Souvent même en décalage avec la réalité. Malgré cette apparence, il y a des choses qui nous permettent d'y dégager du sens. Ce qu'on y voit n'est pas vraiment rassurant. Ouvrons les yeux et soyons lucides.
Si l’on veut avancer sur les questions difficiles posées à l’école de la République par la société, il faut protéger l’acte d’enseignement dans la classe de toutes les dérives dans lesquelles certains cherchent à l’entraîner. Pour cela protéger les professeurs et la relation pédagogique mais surtout leur donner les moyens de se protéger eux-mêmes au quotidien.