Il faut faire très attention à cette terminologie qui a servi dans notre histoire de France à désigner une longue période d'affrontements et de massacres (alors même que la dimension ''religieuse'' se combinait avec bien d'autres) ; une désignation qui ne va nullement de soi pour le passé et a fortiori pour notre présent (en France, mais aussi au Moyen Orient). Les mots ont leur importance ; et plus que jamais lorsqu'il y a affrontements et tueries.
La Cité est hébétée. Les morts sont là. Les vivants se rassurent. Mais la peur s’instille, irrationnelle, puissante, tenace. Légitime-t-elle l’état d’urgence, la suspension légale d’un fonctionnement pleinement démocratique ? Non, la guerre civile n’est pas là. Ne cédons pas à la panique. Rien ne justifie le recours à la loi de 1955. Rédacteur : Vincent Capdepuy
Un certain nombre d'intervenants refusent le qualificatif de guerre aux événements de vendredi. Cependant, il y a des signes qui ne trompent pas. Depuis quelques mois, les meurtres de masse sont commis sur notre territoire, par des hommes entrainés et armés à l'étranger. Ils disposent d'un arsenal qui provient manifestement d'une filière installée d'approvisionnement en armes et munitions.
Un État responsable ne déclare pas la guerre à la terreur, n’encourage pas l’escalade de la violence, on a vu les résultats désastreux de cette politique aux États-Unis. S’il y a une seule guerre à faire, c’est contre nous-mêmes, contre les politiques impérialistes qui ont apporté le chaos au Moyen Orient et jusque dans nos villes.
Veut-on vraiment que ce soit la dernière ? Alors que notre pays a connu la plus grave attaque dirigée contre une population civile depuis cinquante ans, peut-être serait-il temps de prendre enfin la question terroriste au sérieux. En commençant, en tout premier lieu, par refuser de céder à une nouvelle envolée martiale dont toute personne sensée sait qu’elle ne peut avoir pour effet que de renforcer le phénomène que l’on prétend combattre.