Depuis vendredi soir toute publication qui ne se réfère pas au massacre, directement ou indirectement, semble hors du temps. Les publicités préprogrammées ont quelque chose de pornographique. Les internautes qui cherchent à se changer les idées en regardant un film drôle, en écoutant de la musique, en croquant du chocolat, le font en réaction contre l'absurdité de la violence qui nous submerge.
Cédric Lépine : Peux-tu présenter en quelques lignes Víctor dont la forte personnalité irrigue ton documentaire ?María Isabel Ospina : Víctor est un artiste qui est né et qui a toujours vécu à Villapaz, village afro-colombien très pauvre du sud-ouest du pays. Dans son œuvre, constituée de peinture, photomontage et vidéo, il s’intéresse principalement à la culture noire à laquelle il appartient. Víctor est un garçon sensible, drôle, intelligent, passionné et généreux. Après avoir travaillé dans les champs de canne à sucre, il vit aujourd’hui essentiellement des travaux de maçonnerie qu’il effectue à Villapaz ou dans les villages voisins.