J’ai sept ans. Ou huit ans. Je suis réfugié de naissance et c’est quand même bien pratique parce que moi, j’ai jamais eu à fuir. Ni trainer de valises, mais là aussi c’est pratique parce que j’ai jamais eu de bagages. Je sais pas comment j’ai atterri dans ce camp et en réalité, j’ai même jamais bien compris comment on se pointe un jour dans la vie.
Je l’ai rencontré un jour de septembre, sous une pluie fine. Il m’attendait devant l’association kurde, sans doute parce qu’il avait entendu dire que je connaissais les démarches d’asile. Il avait une trentaine d’années, les cheveux légèrement clairsemés sur les côtés, la peau mate, l’allure vive.
Alors que la figure de l’immigré fait office de bouc émissaire dans les médias et dans les discours politiques, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) vient d’ouvrir une annexe à Toulouse, à l’automne 2024. L’occasion de se rendre dans une de ces audiences pour observer comment sont reçues les personnes qui ont fui leur pays pour demander l’asile en France.
La condition de sans-papiers détermine le parcours de vie des personnes, transforme leur histoire. Les personnes exilées s’engagent dans des trajectoires en fonction des politiques de droit au de séjour : les normes qu’elles véhiculent et les institutions qui les portent impactent les comportements et les opinions des personnes de manière durable. On peut alors parler de carrière de sans-papiers.
Pendant que ministres, élu·es, responsables de partis rivalisent d’idées de mesures plus régressives les unes que les autres en matière de politique migratoire, que se passe-t-il pour les personnes étrangères résidant en France, et qui, parce que leur vie, leurs attaches, leur travail sont en France, cherchent à obtenir un titre de séjour ?
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Le Conseil constitutionnel a censuré ce jeudi 19 juin l’essentiel de la loi Attal sur la Justice des mineurs prétendant durcir la réponse pénale face aux adolescents. Alors que la politique de l’enfance ne semble avoir d’autre boussole que de flatter les obsessions autoritaires et où la stigmatisation des parents est souvent l’arbre qui cache la forêt des défaillances de l’État, le Club vous propose un panorama de contributions pour analyser cette instrumentalisation et proposer d’autres pistes de réflexions.
Tout en ayant contribué au procès que l'université d'Harvard intente à l'administration Trump pour son ingérence, un groupe d'universitaires en Études Juives récuse la stratégie de défense de leur université. Selon Harvard, la critique du génocide israélien à Gaza constituerait de l'antisémitisme. Une conception « discriminatoire » qui « efface la diversité juive », et « tente de redessiner les frontières de la légitimité juive », selon Barry Trachtenberg, Victor Silverman, Atalia Omer, Raz Segal, Rebecca T Alpert et Judith Butler.
« Nous sommes avant tout des parents. Des mères et des pères qui avons vu nos enfants souffrir comme nul ne devrait jamais avoir à le vivre. Certains sont encore en rémission. D’autres nous ont quittés trop tôt, laissant un vide immense. » Quatre parents d'enfants empoisonnés par les pesticides alertent sur les dangers de la Loi Duplomb. Ils et elles s'adressent aux députés et sénateurs : « le vote du 30 juin aura des conséquences durables, peut-être irréversibles. »
Alors que s'achève le sommet des océans de Nice, un ensemble de chercheurs en écologie marine et océanographes dresse un premier bilan et propose quelques principes fondamentaux pour susciter le sursaut collectif que la situation appelle. « La conférence UNOC3 aurait pu être l’occasion pour la France de prendre le leadership d'une transition écologique du secteur de la pêche et d'une réelle protection des écosystèmes marins. Mais les mesures annoncées lundi dernier par le Président sont très loin de cela ».
Organisé en partenariat avec SOS Méditerranée et d’autres associations engagées auprès des personnes en situation de migration, cet événement a pour ambition de sensibiliser et mobiliser aux réalités de la migration à travers une large diffusion de SAVE OUR SOULS. Les projections du 20 juin seront suivies d’un unique débat retransmis en direct dans chacune des salles participantes.
Premières projections publiques du documentaire « Dalleuses », un docu’ féministe à dévorer ou savourer sans se priver, de Mouais, Télé Chez Moi, Mačko Dràgàn et Lauren Malka.
Les 27/28/29 juin prochain, à La Souterraine en Creuse (23), aura lieu la première édition des DIAGONALES : Un Laboratoire Festif de Tentative de Changeage de Monde.
Suite à la discussion née au sein de l'association "Les Économistes atterrés" il y a près de deux ans (voir la présentation dans "Pour une refondation et un élargissement des Économistes atterrés"), elle organise un séminaire "Regards croisés sur la bifurcation sociale et écologique" le 18 juin à Paris, dont on trouvera la présentation sur le site des Économistes atterrés et ci-dessous.