« A toute jambes, Facteur, chez L’ /
Éditeur de la décadence, /
Léon Vanier, Quai Saint-Michel /
Dix-neuf, gambade, cours et danse ! » /
Mallarmé ( carte postale, adresse au facteur ** )
Voilà ce qui manque à notre révolte : la capacité de sacrifier à son petit confort le désir d’un monde plus juste. Car nous sommes bien les enfants de cet individualisme consommateur que nous voulons combattre. Votre ennemi était extérieur. Le nôtre est une part de nous, il nous a façonné, il nous a enseigné à ne pas pouvoir penser en dehors de lui.
Après avoir échoué dans le domaine des châteaux pour qui ma précédente candidature n'était sûrement pas à la hauteur, je persévère dans ma motivation à trouver un travail en postulant dans le domaine du BtoB pour un poste de Chargée de Succès Clients.
Une amie, retraitée de l'Éducation Nationale, m'a remis, hier soir, deux lettres, qui datent de juillet et août 1944. L'une d'elles a été rédigée par son père, le Commissaire de Police de la ville de DENAIN, François CODOL, lequel prévenait les Juifs, les communistes et tout opposant actif au régime de Pétain, de leur arrestation prochaine.
Incapable de vivre sans ennemi. Morte de trouille à l’idée de ne plus avoir de haine sur le feu. Fort heureusement l'actualité me fournit chaque jour nombre de sujets pour nourrir mes haines et les partager. Mettre mon intelligence et mon micro au service du pire de notre époque. Et du pire de ma personnalité. Comment me sentir vivante sans haïr ?