La faillite du système alimentaire mondial (900 millions d'êtres humains en situation de famine et deux milliards trop nourris, souffrant de surpoids et diabète) est-elle liée à l'internationalisation de l'alimentation ? Santé publique, dérives agricoles et environnement : c'est le grand désordre alimentaire. Et si la solution était la démocratie alimentaire ?
Il y a bien plus d’un demi siècle, il n’y avait pas plus cinq cents mètres entre mon HLM de môme et le cul des vaches. Et la genèse du yaourt dans la cuisine familiale était aussi attendue et mystérieuse que l’apparition d’un cadeau sous le sapin de Noël. Pour le gamin d’aujourd’hui, il suffit de pousser le Caddie jusqu’à la bonne allée du supermarché.
[Archives] Bien manger devient une source de distinction sociale, un luxe, et pendant ce temps la publicité exalte la minceur à longueur d’affiche. Un nouveau business a émergé pour nous vendre du sain et du bio, parfois simples branches de ces mêmes industries qui nous intoxiquent donc d’une main et nous soignent de l’autre pour beaucoup plus cher.
Le plan de relance affiche la volonté de « développer une alimentation saine et locale dans les cantines scolaires, » et valorise « les jardins partagés et l’agriculture urbaine » tandis qu’en Île-de-France, 280 ha de terres agricoles à Gonesse et un ha de jardins ouvriers centenaires à Aubervilliers restent menacés. La cohérence entre politiques urbaines et alimentation est-elle vouée à l’échec ?
Le succès actuel de supermarchés coopératifs et participatifs marque une nouvelle étape dans une histoire complexe, hésitante, faite d’accélérations et de ralentissements. La forme des coopératives s’est transformée de même que les aspirations des coopérateurs qui sont passées de préoccupation strictement économique à la prise en compte d’enjeux sociaux et environnementaux plus vastes.