Lorsque nos « élites » menacent de partir si on ne les écoute pas, non seulement on ne les blâme pas, mais on leur offre notre société pour qu'ils la soumettent à leurs propres désirs. Au détriment de tout le reste. C'est alors qu'on cherche d'autres boucs émissaires. On les trouve toujours du côté des plus faibles...
« Notre ennemi est le séparatisme », déclarait récemment le président Macron. Nous fûmes nombreux à penser qu’il parlait alors de lui. Car La république en Marche apparaît clairement comme le parti de ceux qui se sont séparés des autres. Mais ce séparatisme d’en haut, dénié, doit faire face à un phénomène qui en révèle la logique au grand jour : le coronavirus.
Le président de la République a construit son récit politique et sa légitimité sur l'opposition aux dangers du Front national. Mais le tournant très sarkozyste qu'il nous propose depuis l'introduction du «séparatisme» dans le débat public laisse entendre une récupération des thématiques de l'extrême-droite, plutôt qu'une lutte contre leur influence délétère.
Ensauvagement, séparatisme... La triade : Macron, Castex, Darmanin, met en place une stratégie, à l'exemple de celle que Sarkozy avait utilisée en son temps, pour faire des amalgames, créer des diversions et discréditer le combat contre le racisme d'Etat et les violences policières.
« Il n'y aura jamais de place en France pour ceux qui, souvent au nom d'un Dieu, parfois avec l'aide de puissances étrangères, entendent imposer la loi d'un groupe. » Emmanuel Macron, le 4 septembre 2020.