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Politiques d'inhospitalité : OQTF, des vies en sursis
« Je cotisais comme tout le monde. Avec ma compagne, on attend une petite fille pour juin prochain. D'ici là, je dois me terrer. J'ai l'impression de vivre comme un rat, j'ai tout le temps peur de tomber sur la police ». Alors qu’une loi asile et immigration s’apprête à généraliser les OQTF visant à « rendre la vie impossible » aux exilé·es, dans le Club, les voix - citoyen·nes, associations - s’élèvent contre cette politique du rejet. On y entend, aussi, des récits de première main sur ces existences en péril, qui décrivent « la réalité derrière ces quatre lettres ».
À travers son nouveau podcast « Nous, les banni·e·s », La Cimade a décidé de donner la parole aux personnes étrangères qui subissent une décision de bannissement. Pour illustrer la violence des interdictions de retour sur le territoire français (IRTF), 5 témoins partagent leurs histoires, de leur départ vers la France jusqu’aux difficultés d’aujourd’hui.
À cause de l'OQTF, j'ai perdu mon travail étudiant. Je me suis retrouvé sans ressources du jour au lendemain, sans rien. C'est très dur, car je cotisais comme tout le monde. Avec ma compagne, on attend une petite fille pour juin prochain. D'ici là, je dois me terrer. J'ai l'impression de vivre comme un rat, j'ai tout le temps peur de tomber sur la police. Je ne suis certes pas Français, mais j'aime la France comme j'aime le Sénégal.
Nous appelons à la mobilisation contre le nouveau projet de loi du gouvernement, qui s’inscrit dans une conception utilitariste et répressive des personnes étrangères en France. S'il était adopté, il accentuerait encore le fait qu'elles sont considérées comme une population privée de droits, précarisée et livrée à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir.
Le ministre de l’intérieur, comme ses prédécesseurs, veut sa loi sur l’immigration destinée notamment à expulser plus efficacement les étrangers faisant l’objet d’une OQTF. Mais pourquoi, une fois de plus, le gouvernement ne s’interroge-t-il jamais sur les causes profondes de cette immigration ?
Le recours contre l'OQTF du 6-12-22 a été rejeté. Cette famille, avec trois jeunes enfants est menacé de mort dans son pays, risque l'expulsion. Conséquence immédiate : logés au CADA (hébergements demandeurs d'asile) de Cebazat, ils seront à la rue le 31 janvier et si le 115 ne répond pas ce jour-là ou ne propose rien... SOS solidarité rapide et concrète dans ce billet. A vous de jouer.
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« Éducatrice de rue, je travaille au sein d'une équipe qui va à la rencontre des personnes vivant à la rue, au détour de maraudes et de signalements qui nous sont faits via le 115 […] Nous, on est témoin de ce désespoir qui grandit dehors, de cette dignité qui s'amenuise. Nous, on continue de les voir et de les écouter ». Alors qu'une proposition de loi du groupe « Renaissance » vise à criminaliser le squat et les associations d'aide aux sans-abris et exilé·es, des témoignages du Club exhibent les défaillances de la politique du logement, entre abandon et répression, et redonnent corps aux oublié·es de la rue.
[Rediffusion] « Toute guerre se termine un jour, toute négociation qui permettrait d’y mettre un terme sera bienvenue. Mais une paix juste et durable ne s’établira pas sans conditions, elle ne peut être envisagée que sur la base du respect de certains principes élémentaires. » Un appel lancé par de nombreuses personnalités politiques, associatives et syndicales françaises, des intellectuels, des artistes et des représentants de la diaspora ukrainienne.
Au Pérou, alors qu'une vingtaine de personnes sont mortes, et des centaines de manifestants blessés ou arrêtés lors des rassemblements survenus après la destitution du Président Castillo, un ensemble de membres de la communauté des chercheur·euses en sciences sociales, spécialistes de l’Amérique Latine, et membres de la communauté française, s'insurgent contre cette violente répression. Ils et elles appellent à « la restauration du dialogue démocratique » et au respect des droits de l'Homme.
[Rediffusion] En France, depuis le mois de septembre, ce sont plus de 40 actions violentes qui ont été menées par des groupuscules d’extrême droite. Dans la nuit du 14 décembre, un nouveau palier a été franchi. Un ensemble de personnalités et élu·es de gauche appellent « à la mobilisation de la gauche et des écologistes, des organisations syndicales et associatives pour organiser une riposte antifasciste large, unitaire et offensive. »
La journée Total de Mediapart. Greenwashing, corruption, superprofits : l’heure des comptes. Rendez-vous le 28 janvier 2023 à La Cité Fertile (Pantin) de 12h30 à 18h30 pour rencontrer et débattre avec les journalistes qui enquêtent sur le pétrolier, les chercheurs, les activistes et les travailleurs de TotalEnergies invité·es pour cet évènement spécial.
Le Courrier des Balkans organise le 4 février à Arcueil ses IVe rencontres littéraires. Avec au programme des conférences, des débats, des dédicaces et une table ronde intitulée « Kosovo-Ukraine : intervention, solidarité, internationalisme », avec Jean-Arnault Dérens, Edwy Plenel et Catherine Samary. Venez nombreux !
Se réappropriant de manière très singulière Le Sacre du printemps, le chorégraphe et danseur iranien Hooman Sharifi orchestre une envoûtante méditation sur le motif du sacrifice. Retrouvez cette création en janvier au CENTQUATRE-PARIS, dans le cadre du Festival Les Singulier·es.
Le festival de cinéma documentaire Regards d'Iran 2023, organisé par Michel Noll, président de l'association Ecrans des Mondes, se déroulera du 3 au 5 février. Neuf films ont été sélectionnés pour évoquer divers aspects de la société iranienne.