Evidemment, si la question simplifie à outrance le problème, alors la réponse est non. Mais avec plus de 13 millions de voix pour le Rassemblement National, il serait fort paresseux de ne voir dans ce vote qu’un symptôme de la détestation d’Emmanuel Macron, ou bien de colère face à une forme de déclassement social.
Dans la commune du Pas-de-Calais, fief du Rassemblement national, 67,15 % des électeurs ont voté pour Marine Le Pen au second tour. Des dizaines de journalistes ont couvert la journée et pourtant on ne retiendra qu’une vidéo de quelques secondes où l’ont voit des électrices crier, insulter et lancer un doigt d’honneur.
Comment parler d’un naufrage collectif avec les mots justes ? Tribune de Corinne Mencé-Caster (Sorbonne Université) et Loïc Céry (auteur de « Édouard Glissant, une traversée de l'esclavage »).
Si l'extrême droite est une machine à perdre, elle est surtout savamment entretenue par la Macronie pour faire perdre notre camp social. Si nous voulons battre Macron, il va donc falloir concentrer nos efforts sur sa meilleure arme...