La remise du rapport Stora sur les mémoires de la colonisation et la guerre d’Algérie a suscité des réactions diverses, souvent hâtives, qui confirment surtout la présence lourde du passé franco-algérien dans le présent des deux pays. Davantage que de s’attarder sur les reproches ou soupçons exprimés ça et là, il s’agit de se demander quel avenir il pourrait ouvrir si des citoyens s’en emparent.
La question dite mémorielle mobilise de nombreux acteurs politiques et des historiens surtout après l'élaboration par Benjamin Stora du rapport sur ce qu'il appelle la "conciliation des mémoires". Ainsi se trouve interrogée la fonction et la place de l'historien qui se mue ici en acteur politique et les relations algéro-françaises. Une lecture
[Rediffusion] En France, les mots sont importants. Mais ils le sont d’une certaine manière, bien française : absents ou présents, ce sont toujours des mots qui viennent de là-haut. La réponse française à la question de la réconciliation des mémoires sur la colonisation et la guerre d'Algérie est uniquement verticale : on attend de la figure d’autorité - chef d’État, enseignant - que la vérité soit formulée.
Missionné il y a plusieurs mois par le président de la République, Benjamin Stora a remis, le 20 janvier 2021 son rapport relatif aux « questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ». Ce rapport est une des pièces majeures d'une stratégie de reconquête politique destinée à remettre au goût du jour le « en même temps ». Les termes choisis par le conseiller-historien comme les propositions qu’il a élaborées s’en ressentent, gravement. Analyse.
Faïza Guène, à travers son dernier roman, nous offre une bouffée d’air. Face à face générationnel entre la discrète Yamina Taleb, Algérienne de 70 ans, et ses enfants nés en région parisienne, « La discrétion » évoque les douleurs et les errances partagées par de nombreuses familles algériennes. À partager, pour ne pas enterrer nos parents en silence, dans un dernier refus de disparition.