Depuis quelques années, l’Afrique noire francophone, la zone sahélienne plus précisément, est le théâtre d’une turbulence, une instabilité caractérisée par une profonde remise en cause populaire des systèmes sociaux économiques et politiques établis, leur leadership tant aux plans nationaux que régionaux.
Les exactions des soldats du groupe de sécurité russe Wagner au Mali semblent davantage préoccuper l’Occident – à commencer par la France – que celles commises en Centrafrique et ailleurs sur le continent depuis plusieurs années. Une différence de traitement en partie liée aux enjeux géostratégiques.
Comment sont perçus les débats d’idée français ainsi que la politique du gouvernement Macron sur le continent africain ? Quelles sont les réactions africaines vis-à-vis du conflit russo-ukrainien ? Observe-t-on une nouvelle fracture Nord-Sud autour du conflit ? Entretien avec Achille Mbembe, universitaire camerounais et spécialiste des sociétés postcoloniales
Mehdi Labzaé, sociologue, et Sabine Planel, géographe, travaillent sur le politique en Éthiopie, notamment en zones rurales. Depuis le début de la guerre en novembre 2020, ils ont documenté le conflit par des séjours de terrain et présentent ici quelques aspects saillants de leur contribution dans le dernier numéro de Politique Africaine, revenant notamment sur la position de la France.