La thématique du jour
Kurdes : une communauté endolorie, des endeuillé·es réprimé·es
« Marseille, place des Réformés, 14h. Les Kurdes de Marseille se sont rassemblé·es. Pour dire à leur pays d’accueil qu’ils attendent justice, pour se réconforter. Nous débouchons à l’angle de la Préfecture. Les flics ont formé un cordon. En une minute, c’est joué. » Alors que la police s’est empressée de réprimer une communauté endeuillée après l’attentat au Centre démocratique Kurde, et alors que les violences d’extrême droite s’intensifient, l’urgence est à la constitution d’un front antifasciste et d’une « riposte large, unitaire et offensive », comme l'exhortaient plusieurs personnalités de gauche dans le Club de Mediapart. L’occasion, aussi, de relire un billet récent de Pinar Selek - qui fut emprisonnée par le pouvoir turc pour avoir étudié le mouvement kurde - revenant sur l’histoire de la persécution du mouvement de libération démocratique kurde. En écho, Carol Mann rappelle ce matin qu’après l’assassinat de militantes kurdes en 2013, la justice française n’avait jamais réclamé des comptes à la Turquie - des dimensions politiques essentielles pour les jours qui viennent.
Les Kurdes de Marseille, ceux et celles qui ont trouvé à se libérer de leur travail ou de leurs obligations, se sont rassemblé·es. Pour dire à leur pays d’accueil qu’ils attendent justice, pour se réconforter. Nous débouchons à l’angle de la Préfecture. Les flics ont formé un cordon de CRS, flanqué d’éléments de la BAC. En une minute, c’est joué. Pas assez qu'on assassine les Kurdes, encore faut-il continuer de faire faire le boulot d'Erdogan aux mains de la police française.
Presque dix ans après l’assassinat de trois militantes kurdes le 9 janvier 2013, un nouvel attentat vient de se produire à Paris au Centre Culturel Kurde. Simple dérapage raciste ? Il faut se souvenir que concernant le triple assassinat des militantes kurdes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez en 2013, la justice française n’a jamais réclamé des comptes à la Turquie.
En Turquie, le gouvernement actuel vient de fêter son vingtième anniversaire. Lire ses vingt ans à travers d’autres anniversaires dans ce pays permet de mieux comprendre l’actualité, de l’explosion du 13 novembre à Istanbul, des frappes sur les Kurdes, de la répression dont est victime l’opposition.
En France, depuis le mois de septembre, ce sont plus de 40 actions violentes qui ont été menées par des groupuscules d’extrême droite. Dans la nuit du 14 décembre, un nouveau palier a été franchi. Un ensemble de personnalités et élu·es de gauche appellent « à la mobilisation de la gauche et des écologistes, des organisations syndicales et associatives pour organiser une riposte antifasciste large, unitaire et offensive. »
[Rediffusion] « Toute guerre se termine un jour, toute négociation qui permettrait d’y mettre un terme sera bienvenue. Mais une paix juste et durable ne s’établira pas sans conditions, elle ne peut être envisagée que sur la base du respect de certains principes élémentaires. » Un appel lancé par de nombreuses personnalités politiques, associatives et syndicales françaises, des intellectuels, des artistes et des représentants de la diaspora ukrainienne.
« Nous en avons assez des violences que nous infligent la police, la justice et la société lorsque nous parlons », s'insurgent de nombreuses personnalités, dont Adèle Haenel, Jeanne Cherhal, Clémentine Autain, Corinne Masiero, et bien d'autres. Elles réclament une loi cadre qui instaurera un plan d'urgence pour la protection de l'enfance doté d'un budget annuel de 0,1% du PIB, soit 2 milliards d'euros. « Nous, femmes, personnes LGBTQIA+, enfants, continuons d’être discriminé·es, harcelé·es, agressé·es, violé·es. Nous continuons d’être tué·es. »
À l'occasion de la proposition de loi (PPL) sur l'interdiction de la corrida avec mise à mort du taureau, présentée à l'Assemblée nationale ce 24 novembre, les écologistes rappellent que l'abolition de la corrida est un combat de longue date de leur parti. « Une société civilisée qui se veut porteuse de valeurs d’égalité et de solidarité entre les êtres se doit d’adopter un cadre juridique respectueux des animaux. »
Se réappropriant de manière très singulière Le Sacre du printemps, le chorégraphe et danseur iranien Hooman Sharifi orchestre une envoûtante méditation sur le motif du sacrifice. Retrouvez cette création en janvier au CENTQUATRE-PARIS, dans le cadre du Festival Les Singulier·es.
La Grande Distribution et Mediapart présentent le festival « La grande révolte », des films et des luttes, du 12 au 15 janvier 2023 au Cinéma Saint-André-des-Arts dans le 6ème arrondissement de Paris.
Rendez-vous à Saint-Denis (93). Si vous ne savez pas quoi faire de votre hiver, il est fortement conseillé d'aller voir l’exposition "Insurgé-e-s ! Regards sur celles et ceux de la Commune de Paris de 1871" au musée Paul Eluard de Saint-Denis. J'ai eu l'honneur d'écrire un texte pour cette expo, mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle je vous la recommande.
Du 25 au 28 mai 2023, la 6e édition de L’histoire à venir proposera plus de soixante rencontres dans de nombreux lieux toulousains. Chercheur·ses en histoire, en sciences humaines et sociales, auteur·rices exploreront le thème « Il était une fois le progrès ».