La thématique du jour
Exilé·es : lutter contre la violence institutionnelle
Un nouveau projet de loi asile et immigration couve, mettant en péril les droits déjà saccagés des migrant·es, des Centres de rétention administrative aux galères de la rue. Un médecin écoeuré par son travail en CRA, des solidaires, ou les exilé·es eux-mêmes, dont les voix sont relayées par les associations : cette entreprise de déshumanisation institutionnelle est inlassablement relatée dans les contributions du Club. Les sans-papiers de la Marche des solidarités espèrent « faire échec à la loi Darmanin, qui est une loi directement contre les Sans-Papiers et migrants et migrantes, en réalité contre toutes et tous les étrangers et étrangères, une loi raciste. Mais qui est aussi une loi contre tous et toutes les travailleurs et toute la société ».
Nous avons manifesté le week-end des finales de la coupe du monde. Car le 18 décembre était aussi la Journée Internationale des migrants et migrantes.
Nous savons bien que ça ne suffira pas. Mais nous pensons que ce qui s’est passé dans la rue ce week-end montre qu’on peut faire échec au projet de loi Darmanin.
Si, seulement, si...
Après huit longues années passées à fuir les attentats perpétrés par Daesh en Irak, à risquer sa vie en traversant des dizaines de pays, à endurer des délais d’attente ahurissants pour tenter d’obtenir l’asile en Europe, Monsieur M* est épuisé. Lui qui espérait reprendre son métier de boulanger ici, en France, il peine à garder espoir et voit sa santé mentale se dégrader.
Ce jour, après cinq années d’exercice de la médecine en centre de rétention administrative, cette fabrique de violence efficace et inhumaine, je quitte mon poste en raison de l’impossibilité d’y exercer mon métier. J’ai le sentiment d’avoir été moi-même broyé par la politique rétentionnaire déshumanisée de mon propre pays, comme une sorte de dommage collatéral.
À travers son nouveau podcast « Nous, les banni·e·s », La Cimade a décidé de donner la parole aux personnes étrangères qui subissent une décision de bannissement. Pour illustrer la violence des interdictions de retour sur le territoire français (IRTF), 5 témoins partagent leurs histoires, de leur départ vers la France jusqu’aux difficultés d’aujourd’hui.
Cela faisait depuis juin 2022 que des mineurs exilés isolés survivaient sous le pont Nelson Mandela, sur la rive droite des quais de Seine de la ville d’Ivry. En six mois, plus de 400 jeunes se sont retrouvés là-bas, faute d’autre solution. Le matin du 7 décembre, ils ont enfin été pris en charge, non sans peines et non sans luttes. Retour sur ces derniers jours de survie et de mobilisation.
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Alors que les terriens se comptent désormais au-delà des 8 milliards, la science démographique est régulièrement manipulée au nom d'une écologie instrumentalisée selon un paradigme néo-malthusianiste, ou de l'agitation de peurs réactionnaires liées à l'immigration. Tour d'horizon des contributions qui nous recentrent sur les enjeux essentiels d'un monde à 8 milliards : le capitalisme mondialisé et la surconsommation, la crise alimentaire mondiale et les inégalités socio-environnementales. « En définitive, écrit le géographe Renaud Duterme, une grande partie des défis auxquels nous devons faire face doit moins à la surpopulation qu’à un système économique basé sur le gaspillage, les déplacements inutiles, l’accumulation de profit à court terme et les inégalités ».
[Rediffusion] « Toute guerre se termine un jour, toute négociation qui permettrait d’y mettre un terme sera bienvenue. Mais une paix juste et durable ne s’établira pas sans conditions, elle ne peut être envisagée que sur la base du respect de certains principes élémentaires. » Un appel lancé par de nombreuses personnalités politiques, associatives et syndicales françaises, des intellectuels, des artistes et des représentants de la diaspora ukrainienne.
« Nous en avons assez des violences que nous infligent la police, la justice et la société lorsque nous parlons », s'insurgent de nombreuses personnalités, dont Adèle Haenel, Jeanne Cherhal, Clémentine Autain, Corinne Masiero, et bien d'autres. Elles réclament une loi cadre qui instaurera un plan d'urgence pour la protection de l'enfance doté d'un budget annuel de 0,1% du PIB, soit 2 milliards d'euros. « Nous, femmes, personnes LGBTQIA+, enfants, continuons d’être discriminé·es, harcelé·es, agressé·es, violé·es. Nous continuons d’être tué·es. »
À l'occasion de la proposition de loi (PPL) sur l'interdiction de la corrida avec mise à mort du taureau, présentée à l'Assemblée nationale ce 24 novembre, les écologistes rappellent que l'abolition de la corrida est un combat de longue date de leur parti. « Une société civilisée qui se veut porteuse de valeurs d’égalité et de solidarité entre les êtres se doit d’adopter un cadre juridique respectueux des animaux. »
Se réappropriant de manière très singulière Le Sacre du printemps, le chorégraphe et danseur iranien Hooman Sharifi orchestre une envoûtante méditation sur le motif du sacrifice. Retrouvez cette création en janvier au CENTQUATRE-PARIS, dans le cadre du Festival Les Singulier·es.
La Grande Distribution et Mediapart présentent le festival « La grande révolte », des films et des luttes, du 12 au 15 janvier 2023 au Cinéma Saint-André-des-Arts dans le 6ème arrondissement de Paris.
Rendez-vous à Saint-Denis (93). Si vous ne savez pas quoi faire de votre hiver, il est fortement conseillé d'aller voir l’exposition "Insurgé-e-s ! Regards sur celles et ceux de la Commune de Paris de 1871" au musée Paul Eluard de Saint-Denis. J'ai eu l'honneur d'écrire un texte pour cette expo, mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle je vous la recommande.
Du 25 au 28 mai 2023, la 6e édition de L’histoire à venir proposera plus de soixante rencontres dans de nombreux lieux toulousains. Chercheur·ses en histoire, en sciences humaines et sociales, auteur·rices exploreront le thème « Il était une fois le progrès ».