Ancien chef du Contrôle général des armées avant de rejoindre l’Inspection générale des finances, François Cailleteau répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage « Cinq siècles d’opérations extérieures des armées françaises » aux éditions Economica.
Le Yémen est pris au piège de la plus grave crise humanitaire du monde d'après l'ONG Amnesty international : une épidémie de choléra mortelle, 500 000 cas dont 2 000 décès, 14 millions de personnes soit la moitié de la population menacée par la famine dont 2 millions d'enfants en malnutrition aiguë; une crise humanitaire résultant d'un conflit en violation du TCA de l'ONU.
Alors que toute l’attention est focalisée sur la libération des otages et la mort de deux militaires d’élite français, avec une énorme instrumentalisation de l'évènement, la question que personne ne pose c’est : que fait l’armée française en Afrique ?
Le mois de mai dernier les cargos saoudiens « de la honte », le Bahri Yanbu et le Bahri Tabuk, sont donc repartis à priori sans armes françaises dans leurs cales. A priori car dans cette culture presque pathologique du secret, et malgré la mobilisation des ONG et des syndicats, nous n’avons pas eu l’autorisation de vérifier l’absence de matériel militaire français à bord.