Huit associations antillaises appellent le gouvernement à revoir les limites maximales de résidus (LMR) de chlordécone afin que les produits offerts à la consommation en soient «totalement exempts». Elles dénoncent une véritable «campagne de désinformation», alors même que «les populations antillaises qui paient déjà un lourd tribut à l’empoisonnement massif de ses terres par le chlordécone».
Pour une écologie qui dépasse les fractures environnementales et coloniales de la Modernité, une écologie-du-monde, à la hauteur des enjeux du présent. Penser une écologie décoloniale, une écologie-du-Monde, un entretien réalisé par Marie-Yemta Moussanang.
En 1972, J.Chirac, ministre de l’agriculture signait la première autorisation de mise sur le marché du chlordécone, condamnant par la même occasion la santé de la population antillaise et son environnement, à une pollution sans précédent. En 2019, 26 ans après l’arrêt de son utilisation, les deux îles sont détentrices du record du monde des cancers de la prostate par habitant. Coïncidence?
En France, les personnes racisées semblent être exclues du débat sur l'écologie alors que ce sont pourtant les principales personnes touchées. L'écologie semble parfois manquer d'une approche tenant compte des rapports de domination, dont le racisme systémique fait partie. Ce premier billet souhaite introduire le concept d'écologie décoloniale et expliquer la nécessité d'une telle approche.