Le talent du privé, l'argent public. À propos de la «bonne gestion» de la crise sanitaire, et de son traitement médiatique. Comment des organes de presse en viennent à décerner l'agrégation d'immunologie à Emmanuel Macron, et ce que cela dit de son pouvoir.
«Il y a un étudiant qui dit que les paroles du prince ne veulent rien dire!» ; «Cela ne veut rien dire ! s'écria enfin tout le peuple.» Le prince en fut extrêmement mortifié, car il lui semblait qu’ils avaient raison. Cependant il se raisonna et prit sa résolution : «Quoi qu’il en soit, il faut que je reste fier !»
Les ministres s’en émerveillent, les conseillers en sont ébahis, les courtisans se pâment : Emmanuel-Moi-Je Ier est devenu le Grand Épidémiologiste du Royaume.
Un an que la France a basculé dans le monde confiné de la pandémie. Un temps assez long pour juger de l’efficience de ses institutions dans une crise majeure. Mais si le procès du présidentialisme a bien été instruit en temps réel, il ne semble pas mettre en cause les responsabilités du régime politique lui-même. Et pourtant.
La période est plus marquée par la stigmatisation des « obscurantistes » (anti-masques, anti-vaccins…) que par l'interrogation de la crise de la parole scientifique – crise à laquelle, avec leurs propres biais idéologiques, les scientifiques ont contribué. Comment restaurer les conditions d'un débat démocratique équilibré sur les grandes questions sanitaires, environnementales et climatiques ?