Le 13-novembre a engendré un grand nombre de «théories» complotistes plus ou moins délirantes. La différence avec d'autres attentats est le rôle important des témoins et des victimes, que ce soit la manipulation de leur parole, ou le choix de certains et de certaines de légitimer une récupération politique par leur témoignage. Faut-il alors réagir, en tant que victime?
Au moment où se tient le «procès Merah» et où les parties civiles dans le dossier des attentats du 13 novembre 2015 sont reçues pour la deuxième fois par les juges d'instruction, nous mettons en ligne ce texte de Georges Salines, alors président de l'association «13 novembre : fraternité et vérité», publié dans le premier numéro de «Délibérée» paru en juin dernier.
C’est toujours avec grande difficulté que l’on s’exprime face à des situations extrêmes comme celles que nous vivons aujourd’hui. On s’interroge : ne vaudrait-il pas mieux suspendre sa parole, non pour se réfugier dans un silence passif, mais pour opérer un réexamen minutieux, pour rechercher, encore plus profond, une certaine lucidité?