La thématique du jour
Face aux politiques migratoires criminelles
Face au durcissement global des politiques migratoires européennes et à la lâcheté de gouvernements qui laissent se déployer la violence de l'extrême droite, les réseaux de solidarité se consolident. En Belgique, en France et ailleurs, des collectifs s'engagent pour accueillir et soutenir concrètement des personnes exilées. Des histoires à découvrir dans le Club cette semaine.
Dans la logique de la politique migratoire de l'UE, souhaitant passer d'« une politique d'accueil à une politique de sélection des compétences », la loi immigration bientôt présentée devant l'Assemblée nationale réduit l'immigration à de la main-d'oeuvre soumise plus facilement à l'expulsion. La loi immigration s'inscrit dès lors dans la lancée de politiques ultra-libérales et discriminantes.
L'association Rosmerta accueille des personnes exilées depuis quatre ans à Avignon. Après avoir épuisé tous les recours juridiques, elle devra quitter le lieu qu'elle occupe (une propriété du diocèse) d'ici la fin septembre. Pour survivre, les membres de l'association appellent à un soutien financier et à la création d'une SCI citoyenne.
Depuis près de 3 semaines, le collectif "réseau ADES" a réquisitionné un bâtiment à deux pas de la Commission Européenne pour loger 90 demandeurs d'asile et interpeler face à la crise de l'accueil en Belgique.
«Tout crépuscule est double, aurore et soir. Cette formidable chrysalide qu'on appelle l'univers tressaille éternellement de sentir à la fois agoniser la chenille et s'éveiller le papillon » (Victor Hugo, Philosophie, 1860). Comprenons les flux d'idées et mouvements de fonds du crépuscule socio-politique actuel, afin de pouvoir le guider vers l'aube plutôt que le laisser sombrer dans la nuit.
Nos dernières thématiques
Au lendemain de la journée internationale de lutte contre les LGBTQIphobies, le Club vibre encore d'indignation face à la recrudescence des violences. Autodétermination, inclusion, mémoires de luttes : plusieurs personnes ont aussi pris la plume, pour visibiliser, avec patience, humour et fierté, les espaces de solidarités et d'espoir qui se renforcent.
Après les révélations de Mediapart sur la soirée néonazie clandestine organisée, samedi 6 mai, dans la salle Simone-Veil de Saint-Cyr-l’École, un collectif de citoyens de cette commune des Yvelines appelle à un rassemblement dimanche 14 mai. « Imaginer que ces militants d’extrême droite aient pu s’en amuser ou en jouir par pure fascination génocidaire nous glace le sang et nous indigne », expliquent-ils.
Plus de 40 organisations de défense des migrants alertent sur un amendement qui porte l'obligation de séjour sur le sol français à plus de 9 mois par an pour bénéficier de l'allocation de solidarité personnes âgées. Ces associations dénoncent « cette politique discriminatoire et réclament que ces personnes âgées migrantes puissent bénéficier de l'ASPA sans condition de résidence. »
Alors qu'un responsable des droits étrangers des éditions La Fabrique a été arrêté hier soir par la police britannique invoquant sa participation présumée à des manifestations en France, un collectif d'éditeurs et éditrices lui apporte son soutien. Cette arrestation « porte atteinte à la libre circulation des idées et aux droits fondamentaux des maisons d'édition et organes de presse. » Ils et elles enjoignent la justice française à « intervenir pour garantir la protection de leurs ressortissants face à de telles mesures répressives. »
Mediapart vous invite mercredi 10 mai à Paris, de 18h30 à 21h30, salle Olympe de Gouges (XIème), pour une soirée publique « Vous n’aurez pas notre peau. Face aux haines ordinaires, unissons-nous ! »
Rassemblement antiraciste contre l'antisémitisme ce dimanche 14 mai à 16h sur la Place des Fêtes (sortie métro). En hommage aux victimes de l'attaque antisémite meurtrière qui a eu lieu ce mardi 9 mai à la Ghriba à Djerba, et en soutien aux personnes ciblées par cette attaque, dont des camarades et ami·es présent·es sur place.
Plusieurs propositions culturelles pour créer du lien avec la création vivante de l'Iran en lutte, et un nouvel entretien avec Hossein Hajizadeh Siboni, artiste iranien en exil, à l'occasion de sa nouvelle exposition.
L'art est-il réductible à une fonction de marqueur social?
Nicolas Roméas dans son livre « Juste un mot » nous annonce que la prochaine révolution sera la révolution du sensible. Il nous invite, le 12 mai, à penser le geste artistique comme une manifestation de notre irréductible humanité.