Les jeux sont faits. Toute la presse européenne annonce ce lundi le virage très à droite de la Suisse après les élections fédérales qui ont vu la mal-nommée (en français) Union démocratique du centre gagner 11 nouveaux sièges, pour un total de 65 sur 200 au Conseil national, avec 29,4% des suffrages exprimés (+2,8%). Et en effet, il y a de quoi avoir une vraie gueule de bois.
On a commémoré à Marseille la nuit sanglante du 17 octobre 1961 à Paris. La grande marche pacifique des « autochtones algériens », « Français à part entière » mais qui ne jouissaient pas de tous les droits rattachés à la citoyenneté française, avait tourné ex abrupto à la ratonnade sanglante avec l'intervention des forces de « l'ordre » dirigées par Maurice Papon.
La résilience est un terme qu'on entend beaucoup. On peut parler de terme à la mode. Tout est résilience et c'est considéré en quelque sorte comme la voie unique : soit vous êtes résilient et vous vous en sortez soit vous ne l'êtes pas et vous coulez. L’étymologie du mot vient du latin resilio qui signifie : sauter en arrière, rebondir mais aussi se reculer vivement, renoncer. En français ça donne résilience et résiliation. La résilience est un terme emprunté à la physique caractérisant la déformation ou non d'un matériau ou plus exactement sa capacité à absorber de l'énergie quand il se déforme sous l'effet d'un choc.
Comment le mot « souveraineté » est-il devenu péjoratif ou même, dans la bouche de François Hollande, synonyme de déclin ? Comment a-t-il perdu sa valeur émancipatrice, celle qui portait la pensée philosophique il y a deux siècles, celle qui a porté le peuple français vers la Révolution de 1789, celle qui portait plus récemment la résistance en France ? Par quel cheminement monstrueux deviendrait-il la propriété de l’extrême droite ?