Depuis les travaux de Haussmann pour remodeler Paris dans la seconde moitié du XIXe siècle, les échanges urbains n'ont cessé de s'accélérer. Décennie après décennie, les possibilités de flâner dans les rues sinueuses se sont dissipées, limitant les échanges conscients entre les citadins et l'urbain, germes indispensables à la poétique de la ville. Il faut réapprendre à flâner.
Une citation du poète Jacques Prévert avait retenu mon attention : « La poésie, c'est un des plus vrais, un des plus utiles surnoms de la vie. » Alors, un beau matin, au début des évènements difficiles de 2020, après une nuit blanche, j’ai cueilli la poésie comme les feuilles mortes se ramassent à la pelle.
Pour l’instant, l’été nous épargne sa fournaise. Mais elle sévit ailleurs, dans nos pauvres esprits plus malingres que nos gueules ouvertes. Après les Gilets Jaunes, les Gilets Antivax. Silence, on clive ! Nous n’avons donc rien d’autres à faire que de nous battre sans débattre. S’il vous plaît, une pause… Eh bien ! faisons-la dans ce pays sans limite et sans Etat, la poésie.