La visibilité dramatique de la crise actuelle dans le domaine psychiatrique ne constitue que la partie émergée d’une mise mal chronique des institutions soignantes. Mais, à force de détruire et de démanteler, on finit par se confronter aux conséquences. Alors, on va aller encore plus loin…
Dans le passé, il a existé des tentatives de rationalisation de la création d'un bouc-émissaire par l'usage détourné de la génétique, de la physiologie ou encore de la psychiatrie. Comme il est devenu plus difficile d'user de la génétique pour justifier de l’infériorité ou de la dangerosité d’un groupe désigné, la société s’appuie aujourd’hui sur les sciences cognitives et la psychiatrie.
Issu d'une réflexion collective, dans le contexte du Covid, notre ouvrage regroupe un manifeste, un glossaire critique et des témoignages sur le soin à l'hôpital et hors de ses murs. Il exprime un refus de voir périr l'hôpital public et se déliter le soin sous la pression de spécialistes financiers, d'experts en management et de cabinets de conseil, enfermés dans un langage qui nous échappe.
[Archive] Avant le covid, partout en France, des soignants se sont soulevés pour lancer l’alerte sur l’état du système de santé et de l’hôpital public. Puis il y a eu le covid, parenthèse de déstabilisation du pouvoir gestionnaire, et réorganisation par les collectifs de travail de l’hôpital. Puis la reprise en main. Plus violente que jamais.
Comment, en 2021, les soignants en psychiatrie, pris dans le réalisme néolibéral et ses impasses sécuritaires, auraient-ils pu s'arracher à une violence qui infiltrait jusqu'à leur pratique et reconstruire une psychiatrie du sujet en voie de liquidation - parce que non ajustée aux exigences d'un logiciel techno-libéral ? Extrait d’une conférence basée sur le livre "À la folie" de Joy Sorman.