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Netflix : la nouvelle aliénation de masse ?
Netflix tue le cinéma, Netflix standardise les récits, Netflix vampirise notre sommeil... Netflix pollue la planète ! Les critiques contre la méga-plateforme vidéo sont nombreuses et souvent méritées. Mais Netflix, ce n'est pas que ça. À la suite de l'interview de Romain Blondeau, auteur de « Netflix, l’aliénation en série », et du critique Hervé Aubron, proposée par Mediapart le 16 octobre, le Club met en lumière quelques billets, non pas élogieux de la plateforme, mais qui reconnaissent sa richesse : la représentation des minorités ! Sabrina Kassa
La cinémathèque a accueilli une « rétrospective Netflix ». J'y vois une démagogie consistant à « gratter l’amitié » d’une auto-proclamée modernité qui signe la mort du cinéma d’auteur, des salles et de toute pratique collective et partagée ; une paresse à défendre l’art, la pensée, la réflexion, le débat, non comme objets d’élitisme mais comme outils d’émancipation individuelle et collective. Incompréhension, dépit, exaspération, colère, tristesse.
Il y a peu, vautré devant un énième naufrage filmique d’une plateforme de streaming, j'ai réalisé que ces plateformes avaient entrainé une multiplication délirante des navets qui tachent à gros budget. Fort bien. Mais quand va-t-on enfin parler de l’empreinte écologique démente de ce cinéma, cet impensé dont on ne parle jamais ? Ne peut-on imaginer des films plus sobres -tels ceux de Carpenter ?
Depuis plusieurs années, Netflix multiplie les contenus résolument inclusifs, notamment de la représentation des personnes LGBTQI+*. Le site met en ligne en janvier 2020 le documentaire « Disclosure : Trans lives on screen », soldat de cette visibilisation frontale.
La série télévisée lancée avant Noël est un produit calibré par Hollywood pour le marché mondial, une romance pimentée d'érotisme dans un décor ultra-kitsch censé raconter l'Angleterre de 1813. Mais parce qu'elle revendique la diversité raciale et un point de vue féminin, elle nous dit quelque chose d'aujourd'hui.
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Le Prix Nobel accordé à Annie Ernaux a suscité la joie de nombreux amoureux de la littérature, dont plusieurs billets témoignent. Il a aussi réveillé la haine rance venue de l'extrême droite, et de l'extrême centre. Le Club a choisi son camp, et ce depuis longtemps, en faveur de l'écrivaine engagée dont l'écriture sobre et dur « comme un couteau » a déchiré le voile de la bienséance pour raconter dans le vif la vie minuscule, et grandiose, des « invisibles ».
Sabrina Kassa
Suite à la rencontre d'Emmanuel Macron avec le Président Iranien Ebrahim Raïssi en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, de nombreux Iraniens et Français d'origine iranienne ont été choqués et interpellent ici le Président Français. « Ne pensez-vous pas qu’au lieu de vous entretenir avec un président ultraconservateur, vous auriez dû condamner solennellement la répression des jeunes manifestants iraniens qui tombent sous les balles des forces de sécurité dans les rues ? »
Suite à l'« offensive réactionnaire » suscitée par une affiche du Planning Familial, un large collectif d'organisations et personnalités – telles Adèle Haenel, Corinne Masiero, Amal Bentounsi, Pomme, Paloma, Élisa Rojas, Rebeka Warrior ou Danièle Obono – déplorent cette « instrumentalisation des droits des femmes », luttant « contre toute opposition entre féminisme et luttes trans » et refusant leur vision essentialiste des femmes. Elles appellent « au soutien actif de toutes les forces se revendiquant du féminisme envers les personnes trans ».
Entre 2021 et mars 2022, 23 % des demandes de visas par des citoyen·nes des pays du Maghreb, auraient été refusées. Selon un large ensemble d'organisations, ces mesures discriminatoires relèvent d'un « chantage inadmissible, déshonorant » produisant des effets dramatiques en poussant des milliers personnes à emprunter des traversées en mer au péril de leur vie. Les collectifs appellent « toutes les forces démocratiques et la société civile en France, en Europe comme au Maghreb, à se mobiliser pour dénoncer cette politique. »
Le cinéma L'Espace Saint-Michel et La Vingt-Cinquième Heure ont le plaisir de vous convier à une projection exceptionnelle du film AYA le jeudi 13 octobre 2022 à 20H15. Ce film est labellisé Oh My Doc !
Du 9 septembre au 16 décembre 2022, la Bpi donne carte blanche à des bibliothèques franciliennes pour présenter des séances Les yeux doc à midi au Centre Pompidou (tous les vendredis à 12h Cinéma 2, entrée gratuite).
« Les gouvernements nous ont trahis, où sont les peuples ? » demandaient les révolutionnaires syrien.ne.s." Le festival internationaliste "Les Peuples Veulent" entend permettre des circulations révolutionnaires entre territoires et continents. Il réunira activistes, collectifs, musicien.ne.s, venus du monde entier pour trois jours de projections, concerts, tables rondes, expositions à Montreuil !
L'atelier des artistes en exil présente la 5e édition de son festival Visions d'exil. De nombreux événements à découvrir, à Paris et Marseille, du 30 septembre au 9 décembre 2022.