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Iran : les désobéissantes, ou le prix d'être une femme
« Telegram, Google chat, Skype, Viber, Signal, Cipher : internet en Iran a toujours été volatile », écrivait Sirine Alkonost en présentation de son blog, où s’amoncèlent des courriers venus de la révolte iranienne. Mais « depuis les manifestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini, ces fils se sont, un à un, brisés. Nous réussissons à nouveau à communiquer, en pointillés, en catimini. Ce blog est ma modeste tentative de faire entendre ici, les voix que l'on fait taire, là-bas. » À ces voix s’ajoutent celle de la cinéaste Sepideh Farsi, ou encore les analyses de la chercheuse Dorna Javan, qui explore les ressorts d’une toute nouvelle génération militante luttant contre l'« apartheid de genre », ou celle du philosophe iranien Ramin Jahanbegloo. Tous·tes disent la hardiesse politique d’une révolte, viscérale malgré sa répression féroce.
La révolte actuelle s’inscrit dans les résistances individuelles et collectives des Iraniens de plusieurs décennies. Mieux le comprendre nécessite une approche intersectionnelle, car, nous assistons à la convergence des luttes sociales derrière la cause des femmes qui va de pair avec l’apparition d’une nouvelle génération militante, de nouvelles revendications et de nouvelles formes d’action.
Alors que la répression s'intensifie en Iran, le nombre de morts parmi les écolières iraniennes qui protestent contre le gouvernement augmente chaque jour. Après quarante-trois années de soumission et de répression les femmes courageuses d'Iran nous montrent une fois de plus que le temps est venu d’agir comme Antigone et de défier la tutelle de la théocratie iranienne.
Hier, un homme en colère, aujourd'hui une femme en lutte. Je continue de partager les messages venus de Téhéran. Demain une nouvelle journée de mobilisation est prévue, la peur est aussi tangible que la détermination, dans ces voix d'Iran qui peinent à se faire entendre. Prenez le temps de lire. Partagez. Pensez.
Aujourd'hui, un grand appel à manifester, est en cours en Iran. Dans des dizaines de villes, les gens sont dans la rue. Présence policière très renforcée partout. Les nouvelles arrivent très détaillées. Des vidéos arrivent aussi. Après Téhéran, Mashhad, Shiraz, Ispahan, Rasht. Et les villes du Kurdistan iranien continuent à résister: Sanandaj, Saqqez, Mahabad. La liste n'est pas exhaustive.
« Pourquoi vouloir encore écrire sur ce sujet ? Ce n'est pas pour vous fatiguer avec encore une histoire sur l’Iran. Le but est de garder la main, de faire en sorte que la voix inouïe des femmes iraniennes et de toutes les femmes du monde dont les droits ne sont pas respectés soit entendue ». Le témoignage d'une amie iranienne sur les événements qui se déroulent actuellement dans son pays.
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« Rejoignons le mouvement, organisons-nous, alimentons des cuisines populaires, sortons de nos mondes individualistes, discutons et faisons collectif ». Un appel de paysan·nes en soutien à la grève, ainsi que celui d'organisations de lutte pour le climat, laisse entrevoir une affinité stratégique entre lutte ouvrière et enjeux climatiques. S'y dessine un souci de « tenir chaud » aux raffineurs en grève, mais aussi un attelage encore hésitant des exploité·es du modèle écocidaire, et peut-être une redéfinition du rapport de force.
Suite à la rencontre d'Emmanuel Macron avec le Président Iranien Ebrahim Raïssi en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, de nombreux Iraniens et Français d'origine iranienne ont été choqués et interpellent ici le Président Français. « Ne pensez-vous pas qu’au lieu de vous entretenir avec un président ultraconservateur, vous auriez dû condamner solennellement la répression des jeunes manifestants iraniens qui tombent sous les balles des forces de sécurité dans les rues ? »
Suite à l'« offensive réactionnaire » suscitée par une affiche du Planning Familial, un large collectif d'organisations et personnalités – telles Adèle Haenel, Corinne Masiero, Amal Bentounsi, Pomme, Paloma, Élisa Rojas, Rebeka Warrior ou Danièle Obono – déplorent cette « instrumentalisation des droits des femmes », luttant « contre toute opposition entre féminisme et luttes trans » et refusant leur vision essentialiste des femmes. Elles appellent « au soutien actif de toutes les forces se revendiquant du féminisme envers les personnes trans ».
Entre 2021 et mars 2022, 23 % des demandes de visas par des citoyen·nes des pays du Maghreb, auraient été refusées. Selon un large ensemble d'organisations, ces mesures discriminatoires relèvent d'un « chantage inadmissible, déshonorant » produisant des effets dramatiques en poussant des milliers personnes à emprunter des traversées en mer au péril de leur vie. Les collectifs appellent « toutes les forces démocratiques et la société civile en France, en Europe comme au Maghreb, à se mobiliser pour dénoncer cette politique. »
Le cinéma L'Espace Saint-Michel et La Vingt-Cinquième Heure ont le plaisir de vous convier à une projection exceptionnelle du film AYA le jeudi 13 octobre 2022 à 20H15. Ce film est labellisé Oh My Doc !
Du 9 septembre au 16 décembre 2022, la Bpi donne carte blanche à des bibliothèques franciliennes pour présenter des séances Les yeux doc à midi au Centre Pompidou (tous les vendredis à 12h Cinéma 2, entrée gratuite).
« Les gouvernements nous ont trahis, où sont les peuples ? » demandaient les révolutionnaires syrien.ne.s." Le festival internationaliste "Les Peuples Veulent" entend permettre des circulations révolutionnaires entre territoires et continents. Il réunira activistes, collectifs, musicien.ne.s, venus du monde entier pour trois jours de projections, concerts, tables rondes, expositions à Montreuil !
L'atelier des artistes en exil présente la 5e édition de son festival Visions d'exil. De nombreux événements à découvrir, à Paris et Marseille, du 30 septembre au 9 décembre 2022.