La France sous la Ve république est un pays à faible densité démocratique. L’autoritarisme et l’infantilisation des citoyen-es tiennent lieu de gouvernement. Depuis ses élites politiques et économiques jusqu’à police, le discours politique en France repose sur l’injonction. Dans ces conditions, il ne faut pas tant s’étonner qu’il y ait autant d’abstention, mais que les dominés votent encore.
Ce n’est plus un record d’abstention mais un boycott de la démocratie représentative, celle qui entretient le pouvoir de professionnels de la politique ne représentant, pour leur grande majorité, que les forces à l’œuvre au sein du capitalisme prédateur. Une valse scabreuse à l’heure du pré-rapport du Giec annonçant que l’apocalypse climatique et écologique a déjà un pied dans la maison.
À chaque élection, il y a la tentation d'un vote « pour » plutôt qu'un nouveau barrage pour se débarrasser du pire. Certes quelques notes d'utopies réalistes ne feront pas de mal dans un monde politique fondamentalement gestionnaire. Mais donner poids et crédit à quelques propositions clairvoyantes ne vaut-il pas mieux que se morfondre sur l'abstention ou attendre un-e quelconque élu-e idéal-e ?
Un front républicain ne peut être constitué qu'entre républicains. Or une partie de la droite française s'est peu à peu convertie aux idées d'extrême droite. Il revient à la droite de faire barrage à l'extrême droite dans ses propres rangs avant de pouvoir légitimement exiger des forces politiques de gauche et écologistes un front républicain et des électeurs humanistes un vote en sa faveur.