La thématique du jour
Les violences sexuelles, sexistes et le « tribunal populaire »
Selon le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, il serait « temps de siffler la fin de la récréation ». Les féministes, arrêtez de chahuter ! Le grand mal de l'époque ne serait donc pas l'impunité quasi générale des violences sexuelles et sexistes, mais la création inopinée d'une : « justice de droit privé qui n'a strictement aucun sens ». Des propos qui hélas, épousent l'air du temps réactionnaire, portés parfois même par des leaders de gauche. « Lorsque tu dis que nous ne voulons pas graduer [entre une gifle et un viol], que tu nous qualifies de “tribunal populaire” dans l’émission de samedi, c’est toute la parole du mouvement féministe que tu discrédites », prend le temps d'expliquer Caroline De Haas dans son « Cher Jean-Luc ». Alors que tout le monde - des féministes les plus « radicales » aux plus soft - a bien conscience de la nécessité d'améliorer les instances internes aux partis, il est dangereux de laisser dire que celles-ci ne servent à rien. Elles sont d'ailleurs nées de l'incapacité de la Justice et de la Loi à protéger les victimes... Sabrina Kassa
Tu as dit samedi soir sur France 2 qu’on pouvait ne pas être d’accord entre féministes. Je prends ça comme une invitation à une discussion politique. Je l'ouvre donc ici.
Dans les débats sur les violences sexistes et sexuelles, il y a un malentendu. Il n’y a pas que l’institution judiciaire qui dit le juste. La société civile peut se donner des règles qui peuvent être plus exigeantes que la loi. Ce sont alors d’autres instances que l’institution judiciaire qui disent le juste et sanctionnent son non respect, et ce n’est pas moins légitime.
Même si les cellules de signalement sont imparfaites, même si le fonctionnement de certaines d’entre elles semble problématique à certains égards, aujourd’hui, une organisation politique ou syndicale qui ne dispose pas a minima de ce mécanisme interne n’a plus aucune crédibilité sur le sujet des violences faites aux femmes.
À quoi s’attaque le mouvement #MeToo par le truchement des réseaux sociaux ? À la « fama », à la réputation, à la légende dorée. Autrement dit à ce qui affecte le plus les femmes et les hommes publics : leur empreinte discursive dans l’Histoire. Ce nerf sensible peut faire crier à la diffamation, mais n’est-ce pas sain, en démocratie, de ne jamais s’en laisser conter ?
Mardi 20 septembre, un article publié sur Mediapart intitulé « Face à l’immobilisme, les féministes se radicalisent » a attiré mon attention. Depuis quelque temps, je me questionne sur cette branche radicale du féminisme qu’on entend de plus en plus, surtout dans les médias.
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À première vue, la victoire de la droite et de l’extrême droite en Italie ressemble à un raz-de-marée. Après une campagne atone, ces législatives sont marquées par une abstention forte. Pour les contributeurs et contributrices du Club, il importe de comprendre les mécanismes en œuvre, aussi bien dans leurs singularités que dans les perspectives qu’ils ouvrent à l’échelle Européenne. Face à une extrême droite qui opère une combinaison nouvelle entre souverainisme, valeurs conservatrices et technocratie, quelles stratégies adopter ?
Suite à la rencontre d'Emmanuel Macron avec le Président Iranien Ebrahim Raïssi en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, de nombreux Iraniens et Français d'origine iranienne ont été choqués et interpellent ici le Président Français. « Ne pensez-vous pas qu’au lieu de vous entretenir avec un président ultraconservateur, vous auriez dû condamner solennellement la répression des jeunes manifestants iraniens qui tombent sous les balles des forces de sécurité dans les rues ? »
Suite à l'« offensive réactionnaire » suscitée par une affiche du Planning Familial, un large collectif d'organisations et personnalités – telles Adèle Haenel, Corinne Masiero, Amal Bentounsi, Pomme, Paloma, Élisa Rojas, Rebeka Warrior ou Danièle Obono – déplorent cette « instrumentalisation des droits des femmes », luttant « contre toute opposition entre féminisme et luttes trans » et refusant leur vision essentialiste des femmes. Elles appellent « au soutien actif de toutes les forces se revendiquant du féminisme envers les personnes trans ».
Entre 2021 et mars 2022, 23 % des demandes de visas par des citoyen·nes des pays du Maghreb, auraient été refusées. Selon un large ensemble d'organisations, ces mesures discriminatoires relèvent d'un « chantage inadmissible, déshonorant » produisant des effets dramatiques en poussant des milliers personnes à emprunter des traversées en mer au péril de leur vie. Les collectifs appellent « toutes les forces démocratiques et la société civile en France, en Europe comme au Maghreb, à se mobiliser pour dénoncer cette politique. »
Jeudi 29 septembre à 18 h 30, à l'écocentre Pierre & Terre à Riscle, l'artiste Tiphaine Calmettes présentera son art multiforme qui réinvente des modalités d'organicité artistiques, naturelles et sociétales à l’occasion de la semaine de la Terre et du projet Elixirs.
L'atelier des artistes en exil présente la 5e édition de son festival Visions d'exil. De nombreux événements à découvrir, à Paris et Marseille, du 30 septembre au 9 décembre 2022.
Du 9 septembre au 16 décembre 2022, la Bpi donne carte blanche à des bibliothèques franciliennes pour présenter des séances Les yeux doc à midi au Centre Pompidou (tous les vendredis à 12h Cinéma 2, entrée gratuite).
« Les gouvernements nous ont trahis, où sont les peuples ? » demandaient les révolutionnaires syrien.ne.s." Le festival internationaliste "Les Peuples Veulent" entend permettre des circulations révolutionnaires entre territoires et continents. Il réunira activistes, collectifs, musicien.ne.s, venus du monde entier pour trois jours de projections, concerts, tables rondes, expositions à Montreuil !