Le monde vu par les femmes n'est pas tout à fait celui des hommes. Et pour cause... L'infernale division des tâches qui les a assignées à résidence a du mal à être remise en cause. Un combat mené à l'échelle planétaire pour une égale dignité de celles qui sont la « moitié du monde ». (Par Gilles Fumey)
[Archive] La construction de la ville des grands ensembles à la fin des années 1960 a répondu à l’impérieuse nécessité de trouver une solution à la situation de mal-logement. Ces espaces urbains de « chemins de grue » dessinés et rapidement bâtis par les hommes sont l’espace vécu des femmes pour l’essentiel. Aujourd’hui, dans l’ensemble des villes occidentales, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à vivre dans des villes construites par les hommes.
[Rediffusion] Le harcèlement de rue est un fléau quotidien que subit la grande majorité des femmes. Loin d'être un phénomène individuel dû au fait de quelques harceleurs, il s'agit bel et bien d'un problème systémique. Et on n'en peut plus.
[Archive] Étudiante en sociologie, j'ai tenté, à travers une enquête, de démontrer l’aspect incorporé des stratégies mises en place par les femmes pour faire face aux inconvénients qui découlent de l’usage de l’espace public, ainsi que l’ampleur que celles-ci prennent dans la vie de tous les jours des femmes qui se sentent dans « l’obligation naturelle » d’y avoir recours de par leur appartenance genrée.
J'ai présenté lors d'un Conseil de Paris un projet de délibération sur le genre et l'espace public. Non il ne s'agit pas d'«imposer une idéologie» mais bien de rendre l'espace public plus égalitaire, plus mixte et plus inclusif. La droite s'est abstenue sur ce projet qui proposait notamment de lutter contre le harcèlement de rue. Une façon, sans le dire, de défendre la liberté d'importuner ?